Le conflit a été déclenché lorsque les militants du Hamas ont fait irruption à la frontière de Gaza pour attaquer Israël le 7 octobre, tuant environ 1 200 personnes et prenant 253 otages selon les décomptes israéliens.

Depuis, la campagne aérienne et terrestre d'Israël à Gaza a tué près de 30 000 Palestiniens, selon les autorités sanitaires de l'enclave dirigée par le Hamas.

Les États-Unis, l'Égypte et le Qatar jouent le rôle de médiateurs dans les négociations de la trêve depuis janvier. Le dernier accord a conduit à une pause d'une semaine dans les combats en novembre, au cours de laquelle le Hamas islamiste a libéré plus de 100 otages et Israël a libéré environ trois fois plus de prisonniers palestiniens.

Voici quelques informations sur les pourparlers de cessez-le-feu :

UN ACCORD EST-IL EN VUE ?

Les signaux sont mitigés.

Vendredi, les négociateurs israéliens ont rencontré des médiateurs qataris, égyptiens et américains à Paris. Une source informée de ces discussions a déclaré qu'elles avaient abouti à une "ébauche" de trêve qui pourrait éventuellement déboucher sur un cessez-le-feu.

Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, a déclaré qu'Israël et les médiateurs étaient "parvenus à un accord" sur les grandes lignes d'un accord.

Cette semaine, des responsables israéliens se rendront au Qatar, où le Hamas a son bureau politique, mais les deux parties ne se parleront pas directement, selon une source.

Pourtant, dans leurs déclarations publiques, les deux parties restent très éloignées sur les questions les plus importantes.

QUELLE EST L'URGENCE ?

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu affirme que la campagne militaire d'Israël devrait se tourner vers Rafah, le dernier endroit relativement sûr de la bande de Gaza, qui a été envahie par un million de personnes déplacées qui ont fui leurs maisons ailleurs.

Les organisations humanitaires, ainsi que les alliés occidentaux d'Israël, craignent qu'une attaque à Rafah n'aggrave la crise humanitaire causée par la guerre à Gaza et n'intensifie la pression internationale en faveur d'une trêve.

Entre-temps, le mois sacré musulman du Ramadan débutera aux alentours du 10 mars. Les pays arabes craignent que la poursuite des combats pendant le Ramadan n'attise les tensions régionales.

CEASEFIRE

La principale divergence entre les parties porte sur les conditions d'un cessez-le-feu.

Israël s'est dit prêt à accepter un arrêt temporaire des combats dans le cadre d'un échange d'otages et de prisonniers, et les médias israéliens ont cité des responsables évoquant une trêve de six semaines couvrant le Ramadan.

Mais M. Netanyahou est déterminé à ne pas mettre fin à la campagne militaire avant d'avoir remporté une "victoire totale" sur le Hamas en prenant d'assaut Rafah.

Il envisage ensuite un contrôle sécuritaire israélien illimité sur Gaza, qui permettrait aux forces de revenir à tout moment.

Le Hamas affirme qu'il n'acceptera qu'un accord fondé sur un cessez-le-feu permanent mettant fin à la guerre et prévoyant le retrait des troupes israéliennes de Gaza, plutôt qu'une autre trêve temporaire.

OTAGES ET PRISONNIERS

M. Netanyahu et ses principaux ministres affirment que tout accord devrait conduire au retour des quelque 130 otages qui se trouveraient encore à Gaza. En échange de la libération des otages, le Hamas souhaite la libération à grande échelle des Palestiniens détenus par Israël.

Les négociations pourraient porter sur le ratio de prisonniers à libérer par otage, sur l'échelonnement des libérations et sur la question de savoir si les Palestiniens les plus en vue ou ceux qui ont été condamnés pour des actes de violence graves seraient inclus.

AUTRES QUESTIONS

On ne sait pas exactement dans quelle mesure l'une ou l'autre des parties subordonnerait un accord à d'autres questions ou à des objectifs à plus long terme.

Mais le Hamas cherche à obtenir d'autres engagements dans le cadre d'un accord.

Il souhaite que toutes les personnes déplacées puissent retourner chez elles dans la bande de Gaza. Il souhaite qu'une aide beaucoup plus importante soit autorisée. Il souhaite également un programme de reconstruction, la plupart des maisons et des infrastructures ayant été détruites ou endommagées par les bombardements israéliens.

Le plan d'après-guerre de M. Netanyahu, qui figure dans un document de travail du cabinet, subordonne la réhabilitation de Gaza à la démilitarisation totale de l'enclave côtière, ce qui signifie que le Hamas devrait déposer toutes ses armes, ce qu'il est peu probable qu'il accepte.