TEHERAN - Les présidents russe, turc et iranien, réunis hier à Téhéran, n'ont pu se mettre d'accord sur un cessez-le-feu dans la province d'Idlib, dernier bastion rebelle en Syrie que les forces gouvernementales syriennes s'apprêtent à attaquer.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé une trêve dans cette région du nord-ouest de la Syrie mais son homologue russe Vladimir Poutine s'est déclaré hostile à cette idée et a appelé les rebelles à déposer les armes.

Le président iranien Hassan Rohani a estimé que le gouvernement de Damas devait reprendre le contrôle de la totalité du territoire syrien après plus de sept ans de guerre.

Recep Tayyip Erdogan a jugé que si cette offensive était lancée, elle conduirait à un "massacre". Les Nations unies, pour leur part, ont dit craindre "une catastrophe humanitaire".

Dans une déclaration commune à l'issue de leur rencontre, les trois dirigeants annoncent qu'ils tiendront en Russie un autre sommet sur la Syrie, afin de trouver les moyens de résoudre la situation dans la région d'Idlib.

Ils soulignent la nécessité d'"éliminer" en Syrie les islamistes du Front Al Nosra et de l'Etat islamique (EI) mais affirment aussi que seul un règlement politique négocié pourra mettre fin au conflit.

Des avions russes et syriens ont continué hier à bombarder des positions dans la province rebelle, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

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A BORD D'AIR FORCE ONE - Donald Trump s'est dit prêt hier à taxer 267 milliards de dollars (230 milliards d'euros) d'importations chinoises en plus de celles de 200 milliards sur lesquelles il doit se prononcer prochainement.

"Les 200 milliards de dollars dont nous parlons pourraient s'appliquer très prochainement, suivant de ce qui se passe avec eux. Dans une certaine mesure, c'est à la Chine d'en décider. Et je déteste le dire, mais ensuite, ce sont 267 milliards de dollars supplémentaires qui seront rapidement concernées si je le souhaite. Cela change l’équation", a-t-il déclaré.

Donald Trump a d'ores et déjà imposé des droits de douane de 25% sur 50 milliards de dollars de produits chinois, essentiellement des machines-outils et des composants électroniques, dont les semi-conducteurs.

Larry Kudlow, conseiller économique de la Maison blanche, avait annoncé un peu plus tôt que le président ne prendrait aucune décision sur les 200 milliards de dollars d'importations chinoises tant que son administration n'aurait pas fait le point sur les réactions suscitées par le projet.

A BORD D'AIR FORCE ONE - Donald Trump a demandé hier à son Attorney General, Jeff Sessions, d'enquêter sur le New York Times après la publication par ce journal d'une tribune d'un responsable de l'administration américaine, qui, sous le couvert de l'anonymat, mettait en doute l'aptitude du président à remplir ses fonctions.

Il a ajouté qu'il n'excluait pas non plus d'engager des poursuites contre le New York Times, dont l'action a brièvement baissé après la publication des propos présidentiels.

Un certain nombre de proches collaborateurs de Donald Trump ont désavoué la tribune, qui a été publiée mercredi sans que soit divulguée l'identité de son auteur, fait que le New York Times a présenté comme rare mais nécessaire pour protéger sa source.

En meeting électoral jeudi soir dans le Montana, Donald Trump avait estimé que la tribune, si son contenu est exact, révélait l'existence d'une menace contre la démocratie américaine au sein même des structures du pouvoir.

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WASHINGTON - Pour le bien de "l'honnêteté, de la décence et de la légalité", Barack Obama a invité hier l'électorat démocrate à se mobiliser massivement contre Donald Trump et la Parti républicain, lors des élections de mi-mandat, début novembre.

Parlant d'une "période risquée", l'ancien président, qui s'exprimait à l'université de l'Illinois, a accusé son successeur de saper les alliances internationales, de se rapprocher de la Russie et de gonfler le déficit.

"Dans deux mois, nous aurons la chance de redonner un tant soi peu de raison à notre politique. Il n'y a qu'un seul moyen de veiller aux abus de pouvoir, c'est vous et vos voix", a-t-il lancé, reprochant au parti républicain de ne pas contester les choix du président.

"Si vous pensiez que les élections ne comptent pas, j'espère que ces deux dernières années ont corrigé cette impression. La politique de division, de ressentiment et de paranoïa a malheureusement trouvé sa place au Parti républicain."

Barack Obama s'était jusqu'ici montré discret au sujet de Donald Trump, même s'il s'en est pris indirectement à lui, la semaine dernière, dans son éloge funèbre du sénateur républicain John McCain.

Interrogé sur le discours qu'il a prononcé vendredi, l'actuel locataire de la Maison blanche a dit s'être endormi. "Je le trouve très, très bon pour me faire dormir", a ajouté Donald Trump.

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BASSORAH, Irak - Les responsables irakiens de la sécurité ont imposé un couvre-feu hier soir sur l'ensemble de la grande ville du Sud, Bassorah, où de violentes manifestations ont de nouveau eu lieu ces dernières heures.

Les manifestations se sont succédé ces derniers jours à Bassorah pour protester contre la déliquescence des services publics, la corruption et les coupures d'électricité.

Un manifestant a été tué et 11 autres ont été blessés lors de nouveaux troubles hier à Bassorah, a-t-on appris dans la soirée de sources médicale et proche des services de sécurité.

Le principal dignitaire chiite irakien a réclamé quant à lui un changement de politique à Bagdad pour mettre fin aux violences, qui ont fait onze morts depuis le début de la semaine à Bassorah.

A Bagdad, le Premier ministre Haïdar al Abadi a réuni le conseil de sécurité nationale et précisé qu'une enquête était en cours sur les circonstances de la mort des manifestants.

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BRASILIA - Le député d'extrême droite et candidat à l'élection présidentielle brésilienne d'octobre Jair Bolsonaro, grièvement poignardé jeudi soir en plein meeting, était dans un état stationnaire hier, et son fils a jugé peu probable qu'il reprenne sa campagne d'ici le premier tour, le 7 octobre.

Bolsonaro, qui selon les autorités médicales aurait pu succomber à ses blessures, va passer au moins une semaine, peut-être dix jours, à l'hôpital et pourrait mettre deux mois à se remettre de ses blessures, ont dit en conférence de presse les responsables de l'hôpital Santa Casa de Juiz de Fora, dans l'Etat de Minas Gerais, où le candidat d'extrême droite a été agressé.

La police locale a confirmé à Reuters l'arrestation de l'assaillant, Adelio Bispo de Oliveira, 40 ans, qui a été placé en détention et souffre de troubles mentaux. Il était affilié au Parti socialisme et liberté de 2007 à 2014, a précisé le parti.

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PARIS - Le déficit commercial de la France s'est contracté à 3,49 milliards d'euros en juillet, son plus bas niveau depuis décembre, grâce à une nette baisse des achats énergétiques et des exportations aéronautiques toujours élevées, selon les statistiques CVS/CJO publiées hier par les Douanes.

Il se compare à un déficit de juin qui a été révisé à 6,07 milliards d'euros, le plus élevé depuis février 2017, contre 6,25 milliards en première estimation.

Sur les sept premiers mois de 2018, le déficit cumulé de la balance commerciale de la France atteint 37,2 milliards d'euros, contre 39,8 milliards un an plus tôt.