Zurich (awp) - L'assureur Zurich Insurance a subi au premier semestre l'effet de modifications régulatoires au Royaume-Uni. Hors ces ajustements, la rentabilité du groupe est cependant ressortie en nette progression. La direction a confirmé jeudi ses objectifs, déjà en partie dépassés.

"Nous avons crû en monnaies locales, amélioré nos souscriptions et atteint de nouveaux segments de clientèle, tout en réduisant notre base de coûts", a affirmé le directeur général (CEO) Mario Greco, cité dans le communiqué. Ce dernier s'est déclaré optimiste "de pouvoir conserver cette dynamique positive", permettant d'améliorer le rendement pour les actionnaires.

L'assureur veut croître "de manière sélective", tout en se focalisant sur une croissance organique, a assuré le patron.

Entre janvier et juin, le résultat d'exploitation (BOP) est resté inchangé à 2,17 mrd USD. Au premier trimestre, Zurich Insurance avait subi une charge de 289 mio USD, en raison de la forte baisse du "taux Ogden". Ce taux est utilisé en Angleterre et au Pays de Galles pour le calcul des réserves liées à la couverture des dommages corporels graves aux particuliers. Plus ce taux est faible, plus les indemnités exigibles et le niveau des réserves à enregistrer sont élevés.

Hors l'impact du taux Ogden, le BOP est ressorti en forte progression de 14% à 2,46 mrd USD, a indiqué le groupe. Le bénéfice attribuable aux actionnaires a affiché une baisse de 7% à 1,5 mrd.

Zurich Insurance a dépassé les attentes des analystes interrogés par AWP. Ces derniers tablaient sur un résultat net de seulement 1,41 mrd USD et un BOP de 2,04 mrd. Les fonds propres, quasiment stables à 30,7 mrd, ont par contre de peu manqué les attentes situées à 30,9 mrd.

Au seul deuxième trimestre, donc hors les effets régulatoires outre-Manche, le BOP a fortement progressé de 13% à 1,1 mrd USD et le résultat net a bondi de 21% à 739 mio.

L'activité dommages (P&C) a vu ses primes brutes reculer de 3% à 18 mrd USD. Hors effet de change, la baisse s'est limitée à 1%. Le résultat d'exploitation a fondu de 15% à 1 mrd, mais a progressé de 2% hors taux Ogden. Le ratio combiné s'est quant à lui détérioré de 1,4 point à 99,5%. En effaçant l'impact régulatoire britannique, ce ratio (rapport entre charges et primes encaissées) est ressorti à 97,8%.

MARGE POUR LES ACTIONNAIRES

Zurich Insurance a expliqué avoir effectué des ajustements de prix et bénéficié de réductions des coûts. L'impact des catastrophes naturelles a été légèrement supérieur par rapport au premier semestre 2016. En excluant l'effet dû à la ventes des activités au Maroc, en Afrique du Sud, au Proche-Orient et à Taïwan, les primes brutes ont légèrement progressé.

Dans l'activité vie, les primes brutes ont baissé de 3% à 14,4 mrd USD, mais sont restées stables hors effet de change. Le bénéfice d'exploitation a bondi de 16% à 650 mio et la marge des affaires nouvelles s'est accrue de 1,5 point à 25,3%.

La région Asie-Pacifique a notamment profité de l'intégration réussie de l'australien Macquarie Life et de la solide croissance au Japon. En Amérique latine, la coentreprise avec Santander et la marque propre ont contribué à la solide performance. En Europe, Moyen-Orient et Afrique, la baisse des coûts liée à la croissance au Royaume-Uni, en Irlande, en Espagne et en Italie a permis de partiellement compenser le repli dans d'autres pays de la région.

Quant à l'unité américaine Farmers, les primes ont augmenté de 1% à 1,4 mrd USD et le résultat d'exploitation a pris 4% à 794 mio.

La direction s'est déclarée "en bonne voie" pour atteindre ses objectifs 2017-2019. Les réductions de coûts ont atteint fin juin 550 mio USD, après 400 mio au premier trimestre, sur les 1,5 mrd visés d'ici fin 2019.

En matière de rendement des fonds propres, le groupe vise un retour au dessus de la barre des 12%, un objectif atteint au premier semestre où cet indicateur a affiché 12,5%. Son propre modèle de solvabilité (Z-ECM), à 134% fin juin, a également dépassé les 100% à 120% visés.

A la Bourse suisse, le titre Zurich Insurance a cédé 0,4% à 292,10 CHF, offrant tout même la meilleure résistance au sein d'un SMI en débandade de 0,86%.

"Zurich a publié des résultats au 2e trimestre supérieurs aux prévisions, soutenus par les progrès au niveaux des coûts mais aussi des effets non-récurrents sur les devises", a estimé Vontobel.

Pour les analystes d'UBS, les fonds propres demeurent "solides" en comparaison des objectifs définis par la direction, permettant de dégager une marge pour d'éventuelles acquisitions ou reversements supplémentaires aux actionnaires.

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