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(Easybourse.com) Solucom a réalisé un chiffre d'affaires 2007/2008 sur 9 mois de 52,9 millions d'euros, en progression de 42% dont 21% de croissance organique. A quoi attribuez-vous ces performances ? Quels ont été les moteurs de cette croissance ?
Dans le sillage du premier semestre 2007/2008, notre chiffre d'affaires du 3ème trimestre est le résultat d'une dynamique commerciale forte tirée par un développement rapide de l'activité chez nos clients existants ainsi que le développement des offres de conseil en gouvernance et de SOA (Service Oriented Architecture).

Notre croissance a bien entendu été alimentée par la progression soutenue de nos effectifs, qui s'établissaient à 660 collaborateurs à fin décembre 2007 contre 524 personnes au 31 mars 2007.

Quelles sont les principales exigences de vos clients (sécurité, mobilité, etc.) ? Quelle tendance s'en dégage ?
Nos clients, qui sont les directeurs des systèmes d'information (DSI), sont aujourd'hui principalement focalisés sur les enjeux métiers de leur entreprise. Leur challenge est d'aider les directions métiers à être plus performantes pour conquérir des parts de marché. En d'autres termes, il s'agit aligner le système d'information (SI) sur la stratégie de l'entreprise. Il s'agit également, et peut-être même surtout, de rendre le SI plus flexible pour répondre très rapidement aux évolutions métiers de l'entreprise. Cette exigence de flexibilité est d'ailleurs la grande priorité qui ressort d'une enquête que nous venons de mener auprès d'un échantillon de 100 décideurs du Top 500 des grandes entreprises françaises. Elle se traduit par une accélération de la demande en SOA.

Quel constat tirez-vous de l'évolution du marché des services ?
Nous évoluons sur un marché porteur, où les investissements en SI sont une priorité, car le SI devient un facteur clé pour le développement du business de l'entreprise. Selon le cabinet d'analyse PAC, 2007 est l'une des meilleures années de la décennie pour le secteur informatique, en particulier pour les sociétés de services. 

Votre activité a-t-elle été fortement impactée par la crise financière ?
Le contexte économique actuel, marqué par la crise des «subprimes» dans le secteur financier, incite à la vigilance mais nous n'en avons pas ressenti les effets pour l'instant. Les investissements IT se sont poursuivis et la demande de nos clients reste soutenue. Nous sommes néanmoins extrêmement attentifs à l'évolution de la situation économique et nous pensons que la clé de la réussite en 2008, dans un marché peut-être plus chahuté qu'en 2007, sera la performance commerciale.

Quelles sont vos perspectives en termes financiers pour l'exercice en cours ? Et en termes de recrutement ?
Pour l'exercice 2007/2008 (clos le 31 mars 2008), notre objectif de chiffre d'affaires, relevé en novembre 2007, est de 72 millions d'euros pour une marge opérationnelle courante comprise entre 11 et 13%. Concernant le recrutement, nous aurons embauché un peu plus de 150 consultants pour l'ensemble de l'exercice, qui sera clos dans 2 mois.

Quel est d'ailleurs votre taux de turn-over ?
Cette année notre taux de turnover devrait se situer aux alentours de 13 ou 14%.

Quel bilan tirez-vous de vos dernières acquisitions (New'Arch, KLC), et notamment celle de Vistali ? Où en êtes-vous de son intégration ? Quels secteurs d'activité souhaitez-vous ainsi développer ?
Un bilan extrêmement positif ! La dynamique est désormais parfaitement installée avec New'Arch et KLC. Notre modèle d'intégration douce a une nouvelle fois fait ses preuves. Le contexte de marché était, il est vrai, très favorable. Le processus d'intégration de Vistali, qui est entrée dans le groupe en avril 2007, est en cours. Les équipes de Vistali rejoignent les locaux du groupe dans quelques semaines et nous sommes en plein travail de convergence sur le plan des offres et de l'activité commerciale. Sur le plan des chiffres, la performance de Vistali en 2007/2008 est excellente.

Envisagez-vous de poursuivre votre croissance externe sur cet exercice ? Si oui, avez-vous des dossiers actuellement à l'étude ? Dans quelle activité ? De quelle marge financière disposez-vous pour réaliser ces opérations ?
Nous entendons effectivement continuer à combiner dans les mois et années à venir une croissance organique soutenue et des acquisitions ciblées. Nous cherchons à nous renforcer aussi bien dans le conseil en technologies que dans le domaine de la gouvernance des SI. Nous disposons d'une situation financière solide, qui nous permettra de réaliser facilement ces opérations : notre trésorerie nette était positive au septembre 2007, à 1,5 millions d'euros, et nous dégageons plusieurs millions d'euros de cash-flow chaque année.

Pensez-vous que Solucom puisse demeurer indépendant ?
Notre objectif est d'installer, à l'horizon 2010, Solucom parmi les cinq premiers cabinets de conseil SI en France et de franchir le cap des 1 000 collaborateurs. Nous avons démontré, jusqu'à présent, la pertinence de notre modèle de «pure player» indépendant. Ce modèle nous donne une position privilégiée auprès de nos clients grands comptes, qui apprécient que la société qui leur préconise des solutions n'ait rien d'autre à leur vendre que du conseil.

Que signifie «architecture SOA» ? En quoi ce marché est-il porteur ? Quels autres nouveaux marchés visez-vous ?
Le terme SOA, signifie Architectures Orientées Services. La SOA est un modèle d'architecture, applicable au SI dans son ensemble. La SOA vise de façon générale à penser le système d'information comme un ensemble de services métiers, indépendants les uns des autres, dont l'enchaînement («l'orchestration») permet de reproduire les processus métiers de l'entreprise. Les évolutions du SI deviennent ainsi plus faciles, plus rapides et moins coûteuses. En un mot, le SI devient «agile».

Selon l'enquête que nous venons de réaliser, 82% des entreprises ont entamé une démarche SOA, mais seules 27% d'entre elles sont arrivées en phase de déploiement. Ceci montre que la majeure partie des investissements dans le domaine SOA reste à venir. 70% des entreprises interrogées annoncent d'ailleurs des investissements significatifs sur la SOA au cours des deux prochaines années, notamment en matière de conseil.

D'ici 2010, nous avons également l'objectif de nous développer sur le marché de la gouvernance SI, marché sur lequel nous avons pris position grâce à notre rapprochement avec KLC.

Quels sont vos derniers contrats les plus importants ?
Malheureusement je ne peux pas vous citer de noms pour des raisons de confidentialité… Sachez néanmoins que notre actualité récente est marquée par plusieurs beaux contrats gagnés : introduction de la dématérialisation dans un processus B to C complexe, convergence d'infrastructures dans le cadre d'un rapprochement d'entreprises, stratégie de sourcing, gestion de portefeuille projet ou encore plusieurs opérations de migration vers la ToIP (téléphonie sur IP).

Vous détenez un portefeuille clients marqué par de nombreux grands comptes… Quel pourcentage de votre chiffre d'affaires représentent-ils ?
Les grands comptes représentent la quasi-totalité de notre chiffre d'affaires. Sur notre dernier exercice, plus de 90% du CA avait été réalisé avec le TOP 200 des grandes entreprises françaises.

Un mot sur votre cotation. Le cours de votre titre vous satisfait-il ?
Après un très beau parcours en 2007, notre titre a été malmené au mois de janvier comme pour la quasi-totalité des valeurs moyennes. Nous avons toutefois déjà rebondi de plus de 15% depuis notre plus bas, et je suis confiant sur notre potentiel à moyen terme.

Le mot de la fin pour vos actionnaires.
J'espère qu'au terme de cet échange, vous partagez ma confiance sur les perspectives de Solucom !

Je vous donne rendez-vous en mars 2008 pour la publication du second numéro de notre lettre aux actionnaires, et le 6 mai 2008 au soir pour la publication de notre chiffre d'affaire annuel 2007/2008.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

- 08 Février 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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