Londres (awp/afp) - L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a ouvert jeudi une enquête sur la fusion annoncée en avril dernier par les supermarchés Sainsbury's et Asda, qui pourrait créer le premier groupe du secteur au Royaume-Uni.

La CMA avait déjà jugé très probable l'ouverture de cette enquête, qui est désormais formellement lancée, selon un communiqué de l'autorité.

Cette dernière cherchera à déterminer si ce rapprochement peut être nuisible aux consommateurs en entraînant par exemple un choix plus réduit de produits ou encore une hausse des prix ou des services moins performants.

Les deux groupes pourraient devenir beaucoup plus puissants dans l'alimentaire mais également dans la vente de carburant, de produits électriques, de jouets ou de vêtements, explique la CMA.

L'autorité va par ailleurs examiner l'impact de cette fusion sur les fournisseurs qui pourraient se retrouver en position de faiblesse.

"Environ 190 milliards de livres sont dépensées chaque année dans l'alimentaire au Royaume-Uni et il est crucial de déterminer si les millions de gens qui vont dans les supermarchés vont être perdants ou non en raison de cette transaction", explique Andrea Coscelli, directeur général de la CMA, cité dans le communiqué.

Sainsbury's et Asda s'attendaient à l'ouverture de cette enquête dite de "phase 1" et ont même demandé à la CMA, explique celle-ci, de passer rapidement à un examen approfondi dit de "phase 2".

Le lancement d'une enquête de "phase 2", qui peut durer six mois, n'est pas automatique mais est probable aux yeux des deux groupes compte tenu des enjeux autour de cette fusion.

Fin avril, Sainsbury's, numéro deux du secteur britannique, et Asda, numéro trois du secteur et filiale britannique du géant américain Walmart, ont annoncé ce projet d'alliance, qui permettrait au nouveau groupe d'égaler en taille voire de dépasser le leader historique de la distribution britannique, Tesco.

Ce projet est censé aboutir au second semestre 2019 et ressemble dans les faits à un rachat d'Asda par Sainsbury's.

Les deux groupes avaient assuré de ne pas prévoir pour l'heure de fermetures de magasins et pensent pouvoir baisser leurs tarifs d'environ 10% sur "de nombreux produits" et réaliser des synergies de 500 millions de livres de bénéfice brut opérationnel (Ebitda).

afp/rp