* 4.500 emplois perdus chez Iberia

* Réduction de 15% des capacités d'Iberia

* REX d'IAG -96% sur neuf mois

* Anticipe une perte d'exploitation de 120 mlns d'euros en 2012

* Les syndicats menacent de faire grève

MADRID, 9 novembre (Reuters) - British Airways, la compagnie aérienne copropriétaire d'IAG, suppromera près du quart des effectfs d'Iberia et réduira les capacités pour sauver la compagnie aérienne espagnole et rétablir la rentabilité du groupe.

Iberia est la première compagnie aérienne pour les vols vers l'Amérique latine, mais elle doit faire face à une concurrence accrue des compagnies aériennes à bas coûts et des trains à grande vitesse, à des conflits sociaux et à la crise économique en Espagne.

"Iberia est en train de lutter pour sa survie et nous allons la transformer pour réduire sa base de coûts afin qu'elle puisse croître de manière profitable dans le futur", a déclaré vendredi dans un communiqué Willie Walsh, directeur général d'IAG.

IAG, né de la fusion en 2011 d'Iberia et British Airways, espère que son plan de restructuration, qui doit entraîner la suppression de 4.500 des 21.00 emplois d'Iberia, lui permettra d'accroître ses profits d'au moins 600 millions d'euros dans les trois prochaines années.

Vendredi, le groupe a fait état d'une baisse de 96% de son bénéfice opérationnel sur les neuf premiers mois de l'année, en raison d'une hausse des coûts du carburant et de la perte opérationnelle de 262 millions d'euros de sa filiale espagnole.

British Airways a par ailleurs publié un bénéfice opérationnel de 286 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année.

RÉDUCTION DE LA FLOTTE

Le groupe prévoit également de réduire les capacités d'Iberia de 15% en 2013, en supprimant 25 appareils.

"Quoique radicaux, les changements qui sont imposés à Iberia reflètent l'échelle et l'étendue des problèmes", selon Gerald Khoo, analyste chez Spirito Santo. "Les problèmes sont systémiques et sont antérieurs à la crise économique et nous continuons de penser que le marché a sous-estimé l'ampleur et la nature des difficultés rencontrées par Iberia".

Le titre IAG, qui a perdu 40% de sa valeur depuis la création du groupe en 2011, a fini en hausse de 1,55% à 170,6 pence.

IAG anticipe une perte d'exploitation de l'ordre de 120 millions d'euros cette année, après éléments exceptionnels et perte exceptionnelle liée à l'achat de la filiale bmi.

Les syndicats ont critiqué le plan de restructuration d'Iberia, qui prévoit aussi l'arrêt de certaines opérations de maintenance et au sol. "Ce plan vide Iberia de sa substance. S'il s'agit d'un groupe consolidé, pourquoi tous les sacrifices sont-ils faits en Espagne?", a déclaré Justo Peral, représentant du syndicat SEPLA.

Les syndicats SEPLA, UGT et CCOO ont publié un communiqué dans lequel ils menacent de faire grève.

Cela fait un an qu'IAG est en conflit avec SEPA au sujet des rémunérations et des conditions de travail. Le gouvernement espagnol a nommé un médiateur mais la situation n'est pas encore réglée.

Ce contexte a engendré des incertitudes concernant la capacité d'IAG à développer Iberia Express, la compagnie à bas coûts d'Iberia, ce qui a peut être précipité jeudi la décision d'IAG de lancer une offre d'achat sur le solde de la compagnie à bas coûts Vueling (voir ).

IAG compte par ailleurs réduire de 25 à 35% les salaires du personnel restant d'Iberia, selon les syndicats.

IAG a fixé au 31 janvier 2013 la date limite pour parvenir à un accord avec les organisations syndicales sur les suppressions d'emplois, voulant terminer la procédure avant la saison estivale 2013.

(Clare Kane, Constance de Cambiaire pour le service français)