Zurich (awp) - La banque privée Vontobel rachète Vescore, filiale de Raiffeisen spécialisée dans la gestion d'actifs. Dans un communiqué conjoint jeudi, les deux parties évoquent un renforcement du partenariat entamé en février. La transaction devrait être finalisée au 3e trimestre de l'exercice en cours, sous réserve du feu vert des autorités de régulation. Son montant est tenu "strictement confidentiel".

Basé à St-Gall, Vescore dispose de bureaux à Bâle, Munich, Lausanne, Riga, Vienne et Zurich. Fin 2015, la filiale de la coopérative bancaire comptait quelque 15 mrd CHF d'actifs sous gestion.

Vontobel espère renforcer sa présence sur le marché suisse et dans les opérations institutionnelles sur le marché allemand. "Avec l'acquisition de Vescore, nous poursuivons notre stratégie de croissance réfléchie sur nos marchés cibles", a assuré Zeno Staub, directeur général (CEO) de la banque zurichoise, cité dans le communiqué.

La coopération entre Vontobel et Raiffeisen remonte à février 2016 et devrait durer "jusqu'à 2020, voire au-delà". La banque zurichoise se concentre dans la gestion d'actif, alors que la coopérative saint-galloise se charge du conseil et de la gestion des opérations de placement. "Le partenariat couvre un secteur important de la stratégie de diversification que nous poursuivons", signale Patrik Gisel, patron de Raiffeisen.

COMPLÉMENT IDÉAL POUR VONTOBEL

"Vescore complète de manière idéale notre portefeuille de produits d'asset management, qui est orienté sur une croissance à long terme", a déclaré Axel Schwarzer, responsable de Vontobel Asset Management. Lors d'une conférence téléphonique, il a précisé qu'avec l'acquisition, les AuM du groupe en Suisse vont bondir de 12% à 64 mrd CHF et ceux en Allemagne de 78% à 16 mrd.

Concernant les 190 collaborateurs de Vescore, M. Schwarzer a assuré que Vontobel en reprendrait "autant que possible", sans plus de précisions. Interrogé sur l'éventualité d'un rachat de Notenstein, une autre filiale du groupe Raiffeisen, Zeno Staub a répondu qu'il n'en était actuellement pas question.

Vontobel devrait financer l'acquisition entièrement par des fonds propres et s'attend à dégager des bénéfices en 2018 "après intégration, en utilisant les synergies disponibles". La direction devise les coûts non récurrents liés à l'intégration à 25 mio CHF après impôts sur les exercices 2016 et 2017. L'opération devrait également se traduire par une diminution du ratio de fonds propres à 16%, après 18% fin 2015.

Dans un premier commentaire, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) évoque le virage à 180 degrés qu'a pris la collaboration entre Vontobel et Raiffeisen, après avoir frôlé le divorce il y a deux ans. Elle juge positive l'intensification du partenariat entre les deux instituts et maintient sa recommandation "pondérer au marché".

Pour UBS, la transaction est sensée sur le plan stratégique, puisqu'elle offre à Vontobel des capacités d'investissement durables et consistantes et lui permet de faire un pas de géant sur le marché allemand.

À la Bourse suisse, les investisseurs ont partagé l'optimisme des analystes. La nominative Vontobel a clôturé en hausse de 2,8% à 42,05 CHF, surperformant nettement son indice de référence (SPI), qui a progressé de 0,56%.

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