Francfort (awp/afp) - L'allemand Bosch, plus grand équipementier automobile au monde, a dit jeudi tabler sur une hausse modérée de ses recettes en 2017 dans un environnement marqué par les incertitudes, et a mis en garde contre les tentations populistes dans le monde.

Le groupe de Stuttgart (sud-ouest) vise pour l'exercice en cours une progression de son chiffre d'affaires comprise entre 3 et 5%, "en raison de perspectives conjoncturelles mitigées et d'incertitudes géopolitiques", a indiqué l'entreprise familiale non cotée dans un communiqué à l'occasion de sa conférence de presse annuelle.

"Notre environnement ne se transforme pas seulement sur le plan technique et commercial mais aussi, plus que jamais, sur le plan politique, je dirais même populiste", a estimé le patron du groupe, Volkmar Denner.

"Nous voulons un monde et avant tout une Europe sans nationalisme", a-t-il lancé depuis le centre de recherche et développement du groupe à Renningen, près de Stuttgart, à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle française opposant la candidate d'extrême droite Marine Le Pen au centriste Emmanuel Macron. "La mondialisation est utile à notre activité, alors que le retour des frontières lui nuit, et nos salariés proviennent de 150 pays", a souligné le dirigeant.

L'entreprise a confirmé les résultats financiers provisoires pour l'exercice 2016 dévoilés dès janvier. L'an passé, Bosch, également connu pour l'électroménager et l'outillage, a généré 73,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 3,6% de plus qu'en 2015.

Les effets de change défavorables, par exemple en Amérique du Sud, ont amputé ses recettes de 1,3 milliard d'euros environ.

Toutes les divisions ont progressé à l'exception de celle dédiée aux techniques industrielles. L'activité automobile, qui a généré à elle seule plus de la moitié des recettes, a notamment vu ses ventes grimper de 5,5%.

Le résultat opérationnel Ebit a fondu de 28% à 3,3 milliards d'euros, lesté par des éléments exceptionnels comme les provisions constituées dans le cadre du scandale des moteurs diesel truqués.

Bosch a accepté début février de verser plus de 300 millions de dollars de dédommagement à des plaignants américains dans l'affaire des moteurs diesel truqués de Volkswagen, sans admettre toutefois sa culpabilité, contrairement au constructeur.

L'équipementier, grand rival de l'allemand Continental, a admis avoir livré à Volkswagen des composants du logiciel permettant de tricher sur les valeurs d'émissions polluantes, mais ne s'est jamais prononcé sur les faits de manipulation, alors que des enquêtes sont en cours.

La société aux 390.000 salariés a également fait état d'un début d'année encourageant, avec un chiffre d'affaires en hausse de 12% sur un an au premier trimestre.

afp/rp