Milan (awp/afp) - Vivendi a accru la pression sur Telecom Italia (TIM), à la veille d'un conseil d'administration sur la cession du réseau fixe, en lui réclamant d'examiner, avant toute décision, un plan alternatif présenté par un ancien dirigeant de l'opérateur italien.

Dans une nouvelle lettre adressée aux administrateurs de TIM et consultée jeudi par l'AFP, Vivendi a exprimé l'espoir de les voir "examiner pleinement cette proposition alternative" en s'appuyant sur des "conseillers financiers et techniques indépendants".

Principal actionnaire de TIM avec une part de 23,75%, Vivendi a jugé insuffisante l'offre du fonds d'investissement américain KKR pour le réseau, que le conseil compte passer au crible vendredi avant d'émettre un avis à l'issue d'une autre réunion dimanche.

La proposition concurrente, soumise au conseil par le fonds d'investissement Merlyn et Stefano Siragusa, ancien directeur général adjoint de TIM, prévoit la cession de la lucrative filiale brésilienne et de la branche en charge des clients particuliers en Italie.

La vente de TIM Brasil devrait rapporter environ 7 milliards d'euros et celle de l'activité clients particuliers "pas moins de 9 milliards", a assuré M. Siragusa dans un entretien publié jeudi par le quotidien économique Il Sole 24 Ore.

Ensemble, "nous détenons une part de moins de 3%" dans Telecom Italia, mais "nous sommes déterminés à dépasser, si nécessaire, les 5% pour convoquer une assemblée" des actionnaires et soumettre le plan, a-t-il souligné.

Il a affirmé que Vivendi "n'était pas derrière" le plan alternatif, mais a jugé que le groupe français avait "un rôle important à jouer étant donné qu'il a investi 4 milliards d'euros" dans Telecom Italia.

Ce plan alternatif "n'implique pas la cession du réseau de transmission, mais d'autres actifs moins stratégiques pour l'entreprise", commente Vivendi dans sa lettre.

Le projet de Merlyn prévoit aussi de remplacer le PDG de Telecom Italia, Pietro Labriola, par Stefano Siragusa, qui avait dirigé le réseau de TIM avant de démissionner du groupe en août 2022.

Vivendi, qui avait claqué la porte du conseil d'administration en janvier, a demandé à plusieurs reprises un "changement de cap" et critiqué la stratégie de M. Labriola.

L'offre de KKR, appuyée par le gouvernement Meloni, varie entre 20 et 23 milliards d'euros et reste nettement en-dessous des attentes de Vivendi qui tablait sur 31 milliards.

Vivendi s'est dit prêt à engager une action en justice si l'offre de KKR était approuvée sans être soumise à une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, dans une autre lettre adressée auparavant au conseil d'administration de TIM.

afp/rp