NANTES, 20 décembre (Reuters) - Le président de la commission de dialogue sur le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes a annoncé jeudi qu'il n'avait pas pour ambition de faire "converger toutes les opinions" sur ce projet qui suscite une forte opposition sur le terrain.

Après une semaine d'affrontements parfois violents entre opposants et forces de l'ordre sur le site du futur aéroport, près de Nantes, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait annoncé le 24 novembre la création de cette commission, qui débutera ses auditions vendredi à Nantes.

"Nous serons neutres et nous n'aborderons pas les questions techniques lors de ces auditions", a expliqué son président, Claude Chéreau, lors d'une conférence de presse, soulignant que les questions techniques relevaient des deux commissions scientifique et agricole également créées par le gouvernement.

Les auditions dureront jusqu'à fin mars et le rapport prendra la forme de propositions faites au Premier ministre.

"Nous sommes là pour voir s'il est possible de dialoguer, pas pour faire converger toutes les opinions. Ça, nous n'y arriverons pas", a ajouté Claude Chéreau.

D'éventuelles expulsions des opposants qui sont installés illégalement dans des cabanes sur le périmètre du futur aéroport "ne faciliteraient pas le dialogue", a-t-il convenu.

L'Acipa, principale association d'opposants au projet, a considéré mardi "que les conditions ne sont pas réunies pour qu'une première rencontre ait lieu".

L'association exige comme préalable à un éventuel entretien avec la commission début 2013 "le retrait des forces de police de la zone", "l'arrêt des destructions et expulsions" et surtout une "confirmation écrite qu'il sera effectivement possible d'aborder sans restriction les sujets de fond du dossier".

Le groupe Aéroports du grand ouest (AGO), filiale de Vinci et promoteur du projet, avait accueilli favorablement la création de cette commission.

"Les associations citoyennes ont toujours refusé de nous rencontrer, malgré nos invitations au dialogue. La politique de la chaise vide a ses limites. La participation à cette commission de dialogue, c'est l'ultime main tendue, l'opportunité supplémentaire, pour les différents acteurs locaux, de formuler des observations", avait-il expliqué.

"En revanche, il est clair que le sujet de travail n'est pas la remise en cause du projet d'aéroport." (Jérôme Jolivet, édité par Yves Clarisse)