Paris (awp/afp) - Veolia détient désormais 95,95% du capital de Suez, a annoncé jeudi l'Autorité des marchés financiers à l'issue de la réouverture de l'OPA par Veolia sur son ex-rival du secteur de l'eau et des déchets.

Le seuil de détention de 90% des titres, qui n'était pas atteint au terme de la première phase de l'OPA terminée le 7 janvier, autorise désormais Veolia à lancer une offre publique de retrait (OPR) sur le reste des titres en circulation pour les récupérer.

Sans surprise, "Veolia demandera, dès la publication des résultats définitifs, la mise en oeuvre d'une procédure de retrait obligatoire portant sur les actions Suez qu'elle ne détient pas encore pour le 18 février 2022", a annoncé de son côté Veolia dans la foulée dans un communiqué distinct.

"Le montant de l'indemnisation versée dans le cadre de ce retrait obligatoire serait égal au prix de l'offre, soit 19,85 euros (droits à distribution attachés) par action Suez" et les actions Suez seraient "radiées de la cote sur Euronext à Paris et Euronext Bruxelles après la clôture du marché à la date de mise en oeuvre du retrait obligatoire", a précisé Veolia.

L'offre, qui avait été fixée à 20,50 euros l'action et à 19,85 euros en retirant le dividende versé, n'a pas bougé.

Cette opération à 13 milliards d'euros va permettre à Veolia de passer de 180.000 à 230.000 salariés, avec un chiffre d'affaires de 37 milliards d'euros, soit 10 milliards supplémentaires.

Le groupe, qui se veut "le champion mondial, français" de la transformation écologique, conforte ainsi sa place de numéro un mondial des services à l'environnement (eau, déchets, efficacité énergétique, qualité de l'air...), même s'il ne représentera toujours qu'environ 5% d'un secteur très atomisé.

De son côté, un "nouveau" Suez maintenu indépendant comptera 40.000 salariés et réalisera près de 7 milliards d'euros d'activité, avec des actifs - eau comme déchets - centrés surtout en France et avec quelques positions à l'international, notamment en Chine, en Afrique, en Europe.

Ce nouveau Suez sera détenu à 39% par le fonds français Meridiam, 39% par l'américain GIP, avec la Caisse des dépôts/CNP Assurances. Le premier s'engage pour au moins 25 ans, les autres dix ans.

afp/rp