Paris (awp/afp) - Après un rebond fin 2016, la croissance de l'activité s'est confirmée début 2017 pour Veolia, tirée par l'international, avec même un léger frémissement en France, et cette tendance devrait se poursuivre sur le reste de l'année selon son PDG, qui a confirmé les objectifs du groupe.

"Le décollage s'affirme. Le quatrième trimestre 2016 avait marqué le début du redressement de notre croissance (...) et le premier trimestre 2017 confirme pleinement cette tendance", a commenté le PDG du groupe, Antoine Frérot, lors d'une conférence téléphonique, se félicitant de résultats "réellement satisfaisants".

Sur les trois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires atteint 6,27 milliards d'euros, en hausse de 4,6%, et s'établit au-dessus des attentes des analystes qui tablaient sur 6,11 milliards d'euros.

"C'est un peu mieux que ce que nous avions imaginé", a noté M. Frérot, évoquant la remontée des prix des matières premières recyclées et un hiver plus froid qu'anticipé dans certains pays d'Europe qui a porté la branche Energie.

Pour les analystes de Bryan Garnier, il s'agit "de la meilleure performance publiée par Veolia depuis le troisième trimestre 2015".

Globalement, l'activité a surtout été portée par l'international, en Asie (+18%, à change constant), en Amérique Latine et en Europe (+7,2%, hors France).

Si en données publiées, la France reste toujours en repli (-1,5%), le chiffre d'affaires a connu une légère hausse (+0,6%) à périmètre constant après la cession de sa filiale Bartin au dernier trimestre 2016.

- frémissement en France -

"Cela fait longtemps que ce n'était pas arrivé", a noté M. Frérot, expliquant ce résultat encourageant par "la bonne moisson commerciale" dans la branche Propreté, et la hausse du prix des matières recyclées.

Le PDG se dit ainsi "confiant" pour le reste de l'année, espérant même que la baisse des marges en France soit "stoppée" dans l'Eau.

"Nous sommes dans un marché structurellement porteur", a rappelé M. Frérot, évoquant la montée en puissance des sujets de lutte contre la pollution ou de besoins de meilleurs services publics dans l'eau, l'énergie et les déchets dans les pays émergents.

Selon lui, le groupe peut compter sur "un rythme de croissance soutenu tout au long de l'année", même si l'objectif officiel reste seulement d'un "redémarrage de la croissance du chiffre d'affaires" (à change constant).

L'activité profitera notamment de la montée en puissance des contrats engrangés fin 2016 et ceux déjà obtenus début 2017, comme la gestion des déchets dans quatre quartiers de Londres et les trois contrats signés dans l'énergie en Chine.

- objectifs confirmés -

Le retour à une croissance de l'activité est l'un des objectifs majeurs de Veolia cette année, après s'être concentré plusieurs années sur le rétablissement de sa situation financière, à travers notamment un plan de réduction de ses coûts encore renforcé en début d'année.

Sur ce volet, la progression s'est poursuivie au premier trimestre, le bénéfice net courant atteignant 155 millions d'euros, en hausse de 4,8% par rapport à la performance de 2016, recalculée pour exclure l'activité en Lituanie, avec la fin du contrat pour la ville de Vilnius arrivé à échéance fin mars.

Veolia a d'ailleurs entamé une procédure d'arbitrage avec ce pays sur les conditions de la fin de ce contrat et réclame 100 millions d'euros d'indemnités.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) est en hausse de 0,9% à 863 millions d'euros, profitant notamment des économies de coûts qui ont atteint 63 millions sur le trimestre, sur un objectif de 250 millions cette année.

Il est toutefois inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 880 millions d'euros. Veolia l'attend stable ou en croissance modérée en 2017 (à change constant).

Les analystes de Bryan Garnier jugent ces résultats "plutôt encourageants" et les marchés saluaient cette performance, l'action Veolia prenant 2,31% à 17,93 euros à l'ouverture de la Bourse de Paris, dans un CAC 40 en hausse de 0,39%.

Veolia a par ailleurs confirmé ses objectifs pour 2018 d'une poursuite de la croissance de son chiffre d'affaires et d'une "croissance plus soutenue" de l'Ebitda. Les réductions de coûts devront atteindre 300 millions d'euros.

En 2019, le groupe vise un Ebitda compris entre 3,3 et 3,5 milliards d'euros.

afp/rp