Dans une déclaration, il explique que la polémique sur sa double rémunération pourrait l'empêcher de mener à bien son projet pour EDF.

"Aujourd'hui, une polémique peut m'empêcher de mener à bien le projet industriel et social que j'ai forgé pour EDF, dont l'entreprise a besoin et pour lequel j'ai été missionné", écrit-il.

"Rien ne me détournera de cette tâche. C'est pourquoi j'ai décidé de renoncer à toute rémunération en tant que président non exécutif de Veolia", ajoute-t-il.

Henri Proglio dit faire ce choix "sans état d'âme", sa seule motivation étant "de contribuer à une aventure humaine."

Selon Le Monde.fr, cette décision a été prise à la demande de l'Elysée, qui n'a pas confirmé cette information.

Interrogé sur France Info, le patron d'EDF a assuré ne pas avoir agi sur ordre de l'Elysée ou du ministère de l'Economie. Il a affirmé n'avoir reçu "absolument aucun" coup de téléphone et n'avoir "à aucun moment" parlé du sujet avec Nicolas Sarkozy.

Confirmant qu'il conserverait les deux responsabilités, Henri Proglio a dit qu'il ne se sentait pas fragilisé par la vive polémique déclenchée par sa double rémunération et qu'il n'éprouvait "aucune amertume."

UN PREMIER RECUL ?

"Pour moi, la polémique n'a jamais existé", a-t-il dit.

Le "double salaire" d'Henri Proglio - 1,6 million de la part d'EDF et 450.000 euros de la part de Veolia - était vivement critiqué par l'opposition, qui contestait déjà sa double casquette, et suscitait le trouble au sein de la majorité.

Le gouvernement avait confirmé mardi qu'Henri Proglio cumulerait ses deux rémunérations en vertu de ses deux responsabilités, en dépit des violentes critiques.

Des socialistes accusaient la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, de "mensonge", cette dernière ayant promis en novembre dernier qu'Henri Proglio ne toucherait qu'une unique rémunération.

Elle s'est défendue mercredi en assurant que le nouveau patron d'EDF ne bénéficiait pas d'un "cumul rémunérationnel".

Pour Maryse Lelarge, députée du groupe communistes, républicains et du Parti de gauche, Henri Proglio "s'est rendu à l'évidence" mais il ne peut s'agir que d'un "premier recul."

"L'immoralité est parfois si visible qu'elle provoque l'écoeurement (...). Ce premier recul ne peut faire oublier l'exorbitant salaire que le P-DG d'EDF percevra", écrit-elle dans un communiqué.

Gérard Bon avec Service économique, édité par Sophie Louet