Un fonds de garantie sera parallèlement mis en place pour les salariés, a précisé le ministre de l'Economie et des Finances, qui s'exprimait après une réunion de près de trois heures à Bercy avec les représentants syndicaux, des élus locaux, ainsi que des dirigeants des groupes suisse Schmolz + Bickenbach et français Vallourec.

"L'Etat a accepté de mettre cinq millions d'euros pour soutenir l'activité du site", a dit Bruno Le Maire à la presse.

Il a indiqué que la région Hauts-de-France et les deux entreprises allaient également contribuer, afin d'avoir à disposition "un fonds de 14 millions d'euros qui garantira aux salariés que, si jamais les choses se passent mal dans un délai au-delà d'un an, il y aura les fonds disponibles pour financer un plan social dans les meilleures conditions".

Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand a précisé par la suite que ce montant de 14 millions d'euros recouvrait deux dispositifs distincts.

"Il y a un fonds de 12 millions d'euros et il y a deux millions d'euros qui correspondent à cette prime d'activité (...). Le fonds, c'est si jamais ça tourne mal, et la prime d'activité, c'est pour essayer que ça aille mieux et que ça marche", a expliqué l'élu Les Républicains.

UN ACCORD VALIDÉ

"Parce que s'il n'y pas de reprise de l'activité, laissez tomber, il n'y aura pas de repreneur", a-t-il estimé.

Au-delà des deux millions d'euros qui permettront le versement de cette prime d'activité - une proposition soumise par les représentants du personnel - la région sera prête à investir davantage si un investisseur se manifeste, a-t-il dit.

L'accord conclu lors de cette réunion a été validé dans l'après-midi à une large majorité (250 sur 266 votants) par les salariés du site, a annoncé à Reuters une source syndicale.

Le travail, interrompu depuis mardi, devrait dès lors reprendre lundi matin

Au-delà de cette reprise éventuelle de l'activité, l'objectif reste de garantir la pérennité du site d'Ascoval à Saint-Saulve et trouver un repreneur.

"Un ou deux (repreneurs) nous ont déjà contactés mais je veux voir si c'est du solide", a dit Xavier Bertrand.

Bruno Le Maire a quant à lui déclaré que même si "chacun sait que ce sera difficile" de trouver un accord, "nous allons mettre toute notre énergie (...) pour garantir aux salariés qu'au-delà de l'année qui a été sécurisée, il y aura un avenir pour ce site".

Le tribunal de Strasbourg a décidé en début de semaine de retenir l'offre du groupe suisse Schmolz + Bickenbach pour reprendre le fabricant d'aciers spéciaux Ascometal, qui emploie 1.300 salariés sur cinq sites en France.

Cette offre laissait de côté Ascoval, coentreprise entre Ascometal et Vallourec, mais un accord a été trouvé mardi pour garantir l'activité pendant un an sur le site de Saint-Saulve, un repreneur étant recherché pour la suite.

(avec Pierre Savary à Lille, édité par Sophie Louet)

par Myriam Rivet

Valeurs citées dans l'article : Vallourec, Schmolz&Bickenbach AG