Vallourec est sous l'éteignoir. Le spécialiste des tubes sans soudure en acier chute de plus de 8% à 1,57 euro, pénalisé par une information Bloomberg selon laquelle certains créanciers chercheraient à céder leur dette en raison de craintes sur une incapacité du groupe français à respecter ses engagements financiers. Au moins deux des créanciers de Vallourec seraient en train de chercher à se séparer de leurs engagements dans le crédit revolving accordé au groupe à environ 75% de sa valeur faciale.

Vallourec n'a pas souhaité commenter ces informations auprès de Reuters, renvoyant au communiqué du 26 novembre sur la situation de liquidité du groupe.

Fin novembre, le groupe avait réagi à la dégradation de sa note de crédit par Standard & Poor's de B à B-, assortie d'une perspective négative, qui implique la possibilité d'une nouvelle dégradation.

Reprenant les craintes déjà formulées par plusieurs analystes dans le sillage de résultats trimestriels décevants, l'agence de notation s'inquiète de la persistance d'un flux de trésorerie opérationnel disponible (FOCF) négatif, qui "continue d'éroder la trésorerie de la société, ce qui la rend dépendante de ses lignes de crédit bancaire, notamment à partir du deuxième trimestre 2019".

S&P a prévenu que la poursuite d'une "détérioration marquée de la situation de liquidité", qui rendrait le groupe incapable de refinancer ses lignes de crédit bancaire ou le conduirait à rompre les conditions de celles-ci, les "covenants", pourrait le conduire à dégrader une nouvelle fois sa notation.

Un scénario du pire écarté par Vallourec. Le groupe a rappelé qu'il disposait au 30 septembre 2018 de 769 millions d'euros de trésorerie et de 2,2 milliards d'euros de lignes de crédit bancaires à moyen et long terme confirmées et non tirées.

La société a précisé que ratio d'endettement retraité (le fameux covenant bancaire) était évalué à 71% au 30 septembre 2018, loin du plafond fixé à 100%.

Dans ce cadre, Vallourec a précisé qu'il devrait respecter son covenant bancaire à fin 2019.

Quelques jours plus tard cependant, Morgan Stanley avait fait part de ses doutes. Le broker craint que l'augmentation du ratio d'endettement en 2019/2020 ne s'approche de la limite des covenants et conduise les créanciers à renforcer la pression malgré le faible risque de liquidité et de solvabilité.

Le bureau d'études estime que les fondamentaux resteront au second plan tant que les difficultés liées à la faiblesse du bilan ne seront pas réglées.