Pékin (awp/afp) - La banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé samedi une baisse "ciblée" des ratios de réserves obligatoires imposés aux établissements financiers, pour la première fois depuis début 2016, afin de les encourager à accorder davantage de crédits aux petites entreprises et au secteur privé.

Cet assouplissement concernera les banques qui accordent un certain volume de leurs prêts aux petites et moyennes entreprises, aux start-ups et aux producteurs agricoles, a précisé l'institution.

En pratique, leur taux de réserves obligatoires, c'est-à-dire la part de leurs dépôts que ces banques sont tenues de garder dans leurs coffres, diminuera de 0,5 point de pourcentage. Ce qui en théorie débloquera mécaniquement un volume de liquidités qu'elles seront désormais libres de prêter.

Il s'agit d'un "mécanisme incitatif": l'idée est d'encourager ainsi "des "financement inclusifs" non seulement pour les petites firmes privées et les entrepreneurs, mais également les prêts étudiants et aux populations défavorisées, entre autres, a expliqué la PBOC dans un commentaire sur son site.

Pour autant, cette mesure est présentée comme "un ajustement structurel", qui "ne modifie pas l'orientation générale de la politique monétaire" chinoise, a insisté l'institution.

De fait, la banque centrale assure qu'elle poursuivra une politique "prudente et neutre", visant à entretenir une croissance "stable et modérée" du crédit dans le pays, notamment via les prêts bancaires.

Pékin a récemment musclé ses efforts pour faire le ménage dans son secteur financier en visant particulièrement la "finance de l'ombre" --l'arsenal d'instruments de crédits non régulés prospérant hors du secteur bancaire classique.

Avec pour objectif de réduire ainsi les risques financiers associés au colossal endettement privé dans le pays. Les banques commerciales ont été également sommées de réduire leurs prêts à risque.

Mais parallèlement, le gouvernement entend continuer à soutenir l'activité et à maintenir les financements apportés à l'"économie réelle", de sorte à conforter la stabilisation de la croissance du géant asiatique.

Or, les banques chinoises -en très grande majorité publiques- tendent à accorder plus facilement des crédits aux grands groupes et entreprises d'Etat, plutôt qu'aux firmes privées. Pour les entrepreneurs privés, la chasse aux financements peut ainsi souvent s'avérer compliquée et très onéreuse.

afp/rp