Zurich (awp) - La banque UBS veut poursuivre son expansion aux Etats-Unis et en Asie, face à un marché historique suisse limité en matière de taille. L'Europe ne doit pas pour autant être négligée, a affirmé le président du groupe zurichois, Colm Kelleher, dans un entretien à la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) paru samedi.

"Notre stratégie est très claire: nous voulons continuer à renforcer notre position de numéro un de gestionnaire de fortune global, avant tout aux Etats-Unis et en Asie", a asséné le dirigeant irlandais, qui a succédé début avril 2022 à Axel Weber à la présidence du conseil d'administration d'UBS.

Selon l'ancien haut responsable de la banque américaine Morgan Stanley, UBS est le seul établissement non-américain disposant d'une activité de courtage outre-Atlantique. "Nous nous efforçons de mieux intégrer et développer les activités aux Etats-Unis", a poursuivi M. Kelleher, ajoutant que des synergies étaient envisageables avec le reste du groupe. UBS "ne déploie pas encore l'ensemble de son potentiel aux Etats-Unis".

La banque aux trois clés doit ainsi proposer plus de produits bancaires classiques à ses clients, comme les hypothèques et crédits. Pour le président d'UBS, l'objectif est "de faire marcher" la gestion de fortune au pays de l'oncle Sam et d'améliorer les marges. La banque d'affaires ne doit, quant à elle, pas être agrandie.

De grandes acquisitions sont également exclues sur le continent américain, où la banque aux trois clés veut croître de manière organique. "Nous allons prendre en considération de petites acquisitions dans la gestion de fortune, si elles font sens", mais "il n'y aura pas de grand chamboulement stratégique", a insisté Colm Kelleher, rappelant au passage "ne pas avoir l'intention de racheter Credit Suisse".

L'établissement espère aussi profiter de l'abandon des restrictions sanitaires anti-Covid en Chine, qui devrait relancer l'économie en seconde partie d'année. "En Asie, nous sommes numéro un. Nous sommes non seulement forts dans la gestion de fortune, mais aussi dans le négoce d'actions et dans le conseil de la banque d'affaires".

Et en Europe, l'accès au marché de l'UE reste "très important", a souligné le président.

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