Zurich (awp) - Le numéro un bancaire helvétique UBS a signé une très bonne performance au début de l'exercice 2022, en dépit des incertitudes géopolitiques. Le bénéfice net au premier trimestre s'est inscrit à 2,14 milliards de dollars (2,05 milliard de francs suisses), en progression de 17% sur un an et largement supérieur aux attentes.

Les recettes ont gonflé de 7,9% à 9,36 milliards de dollars, selon les indications fournies mardi par la grande banque. Les charges d'exploitation ont pris 3,5% à 6,63 milliards. Le rapport entre les dépenses et les revenus s'est fixé à 70,7%, dans la cible de 70-73% visée par la banque.

Le bénéfice avant impôts a atteint 2,73 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de près de 19%. Cet indicateur comprend la constitution de nouvelles provisions pour risque de crédit à hauteur de 18 millions de dollars. La majorité de ces chiffres décoiffent les attentes du consensus AWP.

Le bilan est un peu mitigé en ce qui concerne les divisions. La très importante unité dévolue à la gestion de fortune, Global Wealth Management (GWM), a dégagé un résultat avant impôts de 1,31 milliard de dollars (-7%), s'inscrivant dans la fourchette basse des prévisions. Cette contreperformance s'explique principalement par une hausse des charges et des provisions.

Les entrées nettes d'argent génératrices de commissions de GWM ont atteint 19,4 milliards de dollars.

La division Asset Management (-23% à 174 millions) a raté le coche des prévisions. Grâce à un bond de 126% du résultat à 929 millions de dollars, la division de banque d'affaires Investment Bank (IB) réalise une excellente performance.

Le premier trimestre a pâti de facteurs macroéconomique et géopolitiques extraordinaires, rappelle le directeur général (CEO) Ralph Hamers, cité dans le communiqué.

Risques réduits en Russie

UBS rappelle qu'elle ne réalise pas de nouvelles affaires en Russie ou avec des clients domiciliés dans le pays. L'exposition de la banque aux trois clés en Russie a été réduite à 0,4 milliard de dollars à fin mars, contre 0,6 milliard trois mois auparavant. Ce montant comprend notamment des contrats de financement du négoce dans la division Personal & Corporate Banking ou encore un crédit et des dérivés pour IB, précise le géant bancaire.

Dans la gestion de fortune, 0,7% des actifs investis sont liés à des clients russes non établis en Suisse ou dans l'Espace économique européen. Les sanctions occidentales prises en réponse à l'invasion de l'Ukraine concernent notamment ces personnes, dont les dépôts ne peuvent désormais plus dépasser 100'000 euros.

UBS n'est pas exposé de manière significative et directe en Ukraine et dans le Bélarus, allié du Kremlin dans le conflit.

Indicateur de rentabilité très suivi, le rendement des fonds propres de première catégorie a atteint 14,3%, dépassant l'objectif d'UBS d'environ 13%.

Pour la suite de l'exercice, UBS s'attend à ce que l'activité clientèle reste affectée par la guerre en Ukraine et son impact sur les marchés financiers. Le relèvement des taux aux Etats-Unis devrait conduire à une augmentation des revenus d'intérêts.

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