Selon les analystes, ce décalage représente un manque à gagner de 300 millions d'euros, alors que l'éditeur de jeux vidéo a réduit de 400 millions sa prévision de chiffre d'affaires pour l'exercice 2013-2014, clos fin mars. Le solde s'expliquerait par des changes défavorables et les échecs de Splinter Cell Blacklist et Rayman Legends. Le chiffre d'affaires de Ubisoft est désormais attendu entre 995 millions et 1,045 milliard d'euros, inférieur de 30% à son précédent objectif.
Conséquence d'un niveau d'activité bien plus faible, l'éditeur de jeux vidéo prévoit désormais une perte opérationnelle non-IFRS, c'est-à-dire avant rémunérations payées en action, comprise entre 40 et 70 millions d'euros, à comparer avec une précédente prévision d'un bénéfice opérationnel situé entre 110 et 125 millions d'euros.
Selon CM-CIC, cet avertissement "majeur" rappelle les vieux démons du groupe : manque de visibilité, de régularité industrielle dans la sortie des jeux et difficulté à sortir plus d'un blockbuster par an.
Exane, qui a maintenu son opinion Surperformance, souligne pour sa part que la crédibilité du management risque d'être gravement endommagée, du moins le temps que les investisseurs déterminent si le décalage de Watch Dogs était une décision industrielle douloureuse, mais juste.
Les déboires de Ubisoft bénéficient à Gameloft, l'éditeur de jeux vidéo pour appareils nomades, qui gagne pour sa part 2,43% à 8,02 euros, soit la plus forte hausse de l'indice SBF 120. Il a été fondé par Michel Guillemot, cofondateur de Ubisoft dont le frère Yves Guillemot est le PDG.
(C.J)