PARIS - Le Premier ministre, Edouard Philippe, a critiqué son ministre de la Justice, François Bayrou, pour s'être plaint auprès d'un responsable de Radio France d'une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs visant les assistants parlementaires des députés européens de son parti, le MoDem.

"Quand on est ministre, on n’est plus simplement un homme animé par ses passions ou par sa mauvaise humeur ou par son indignation", a-t-il dit sur franceinfo. "Quand on est ministre, on ne peut plus réagir comme quand on est un simple citoyen."

Le ministre de la Justice, qui a confirmé à Mediapart avoir téléphoné le 7 juin au directeur de l’investigation de Radio France, Jacques Monin, est resté sur ses positions.

"Chaque fois qu'il y aura quelque chose à dire à des Français, des responsables, qu'ils soient politiques, qu'ils soient journalistiques, qu'ils soient médiatiques, chaque fois qu'il y aura quelque chose à dire, je le dirai", a répondu François Bayrou devant la presse lors d'un déplacement.

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PARIS - François Bayrou présente aujourd'hui en conseil des ministres trois projets de loi sur la moralisation de la vie publique dans un climat troublé par des soupçons d'emplois fictifs pesant sur son parti, le MoDem, et des tensions avec la presse.

Ces textes, dont un projet de révision constitutionnelle, s'attaquent à des décennies de pratiques politiques qui ont nourri le sentiment du "tous pourris" et la montée du populisme dans l'opinion française.

Emmanuel Macron et son ministre de la Justice en ont fait d'emblée un texte emblématique, à la fois de leur alliance et de la promesse de renouvellement de la vie politique sur laquelle le nouveau chef de l'Etat a été élu le 7 mai.

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PARIS - Le projet de loi antiterroriste, qui soulève de vives inquiétudes chez les magistrats et les défenseurs des libertés publiques, respectera l'état de droit et la liberté d'expression, a assuré Emmanuel Macron hier lors d'un entretien avec le président de la Cour européenne des droits de l'homme.

Selon des propos rapportés par l'Elysée, le chef de l'Etat français a souligné devant Guido Raimondi que l'objectif pour la France était "de sortir de l'état d'urgence, qui ne permet pas de lutter de manière suffisamment efficace contre le terrorisme."

Emmanuel Macron a également indiqué que les travaux d'adaptation de la législation "au défi que représente le terrorisme pour notre société démocratique" seraient menés "dans le plein respect des principes défendus par la Cour" européenne des droits de l'homme.

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LONDRES/PARIS La Première ministre britannique, Theresa May, a assuré hier, à l'issue d'un dîner avec le président français Emmanuel Macron, que les négociations sur la sortie de son pays de l'Union européenne commenceraient comme prévu la semaine prochaine.

Les négociations sur le Brexit doivent officiellement débuter le 19 juin, mais le revers subi par Theresa May lors des élections générales de la semaine dernière a fait craindre ces derniers jours à des dirigeants européens un report du début des discussions.

Le calendrier convenu "n'a pas changé" et les négociations "commenceront la semaine prochaine", a souligné Theresa May lors d'une déclaration conjointe avec le président français, à l'Elysée.

Emmanuel Macron a souhaité "que la négociation sur la sortie de l'Union, puis sur les relations futures avec le Royaume-Uni démarre le plus rapidement possible".

Interrogé sur les propos tenus par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, pour qui les Britanniques peuvent encore changer d'avis, le chef de l'Etat français a indiqué que la porte était "évidemment toujours ouverte" tant que la négociation du Brexit n'était pas "achevée".

A quelques jours du lancement des négociations avec l'Union européenne, l'aile pro-européenne et eurosceptique du parti conservateur britannique se font face, notamment sur la question d'une sortie de l'Union douanière européenne.

Emmanuel Macron et Theresa May ont annoncé hier le lancement d'un plan d'action conjoint contre la diffusion de propagande terroriste en ligne, après les attentats de Londres et de Manchester.

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LONDRES - Theresa May, et Arlene Foster, la chef de file du Parti unioniste démocratique (DUP), ont négocié les termes d'un accord susceptible de permettre à la Première ministre britannique de se maintenir au pouvoir et dont la conclusion pourrait, selon la BBC, intervenir aujourd'hui.

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WASHINGTON - Le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions, a qualifié de "mensonges épouvantables et méprisables" les allégations sur son éventuelle collusion avec la Russie lors de la campagne présidentielle américaine de 2016 et refusé de décrire ses conversations privées avec le président.

Lors d'une audition publique de près de deux heures et demi, l'Attorney General et ex-conseiller de campagne de Donald Trump a multiplié les échanges houleux avec les membres démocrates de la commission du Renseignement du Sénat, qui le pressaient de restituer certaines de ses conversations avec le président.

L'Attorney General a refusé de dire s'il avait discuté avec le président de la gestion de l'enquête sur la Russie faite par le directeur du FBI James Comey, avant son renvoi le 9 mai.

Jeff Sessions s'est déclaré incompétent en mars dans toutes les investigations en cours ou à venir sur une possible intervention russe dans la campagne électorale, après avoir admis des contacts avec l'ambassadeur russe à Washington.

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MOSCOU - Les autorités russes ne donneront pas suite à la demande des Etats-Unis de libérer les manifestants antigouvernementaux interpellés lundi lors des rassemblements organisés dans nombre de villes de Russie par l'opposant Alexeï Navalny.

"Lorsque la demande est faite de cette façon, nous ne sommes pas d'accord. Ce n'est pas le genre de demandes auxquelles nous donnons suite", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Washington a condamné l'intervention des forces russes lundi et demandé à Moscou de libérer les manifestants "pacifiques" que la police a interpellés. A Paris, le ministère des Affaires étrangères a lui aussi appelé à la libération "sans délai" des personnes interpellées.

D'après l'ONG OVD-Info, au moins 730 manifestants ont été interpellés à Moscou. A Saint-Pétersbourg, le ministère de l'Intérieur a fait état de 500 arrestations. Alexeï Navalny a été condamné à 30 jours de prison pour infractions répétées à la législation sur les manifestations publiques.

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PARIS - Le parquet de Paris a ouvert vendredi une information judiciaire contre le cimentier LafargeHolcim dans l'affaire de sa cimenterie de Djalabiya, en Syrie, soupçonnée d'avoir contribué à financer l'organisation Etat islamique, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette information judiciaire a été ouverte pour financement d'entreprise terroriste et mise en danger de la vie d'autrui, a-t-on précisé à Reuters de même source.

Elle porte également sur l'"obtention par plusieurs personnes de fourniture de services non rémunérés ou en échange d'une rémunération sans rapport avec l'importance du travail accompli" et la "soumission de plusieurs personnes à des conditions de travail incompatibles avec la dignité de l'homme".

Deux juges du pôle financier et un juge antiterroriste ont été chargés de l'instruction, ajoute-t-on de source judiciaire.

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SAN FRANCISCO - Le directeur général d'Uber Technologies Travis Kalanick, de plus en plus contesté au sein de la plateforme de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), a annoncé qu'il se mettait en congé de l'entreprise qu'il a contribué à créer, évoquant la nécessité de faire le deuil de sa mère récemment décédée.

Dans un courrier électronique envoyé aux salariés du groupe, il ne précise pas combien de temps il compte partir, tout en sous-entendant qu'il doit améliorer ses méthodes de gestion, sa réputation de dirigeant autoritaire ayant en effet entaché l'image d'Uber.