BRUXELLES, 23 novembre (Reuters) - La Commission européenne a proposé mercredi d'allonger la période durant laquelle ses anciens membres devront patienter avant de s'engager dans le privé, tentant ainsi d'éteindre l'incendie allumé par l'embauche de José Manuel Barroso par Goldman Sachs.

Jean-Claude Juncker, qui lui a succédé à la tête de l'exécutif européen, a annoncé dans un communiqué que les présidents de la CE devront désormais laisser passer une période de trois ans pour être recrutés sans solliciter l'aval de la Commission, contre 18 mois actuellement. Les commissaires devront de leur côté attendre deux ans avant d'être libres de s'engager où ils voudront.

L'annonce de l'embauche de José Manuel Barroso dans la grande banque d'affaires américaine dans la foulée du référendum sur le Brexit a provoqué un certain embarras à Bruxelles, d'autant que l'ancien Premier ministre portugais a été chargé de conseiller Goldman Sachs sur les conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Cette embauche n'avait rien d'illégale puisqu'elle est intervenue 20 mois après la fin du mandat de la Commission Barroso.

"Vu l'expérience récente avec des membres de la Commission précédente, je pense que notre Code de conduite devrait être renforcé afin d'établir des normes éthiques les plus élevées possible dans le cas de conflit d'intérêts", déclare Jean-Claude Juncker dans un communiqué.

Fin octobre, le comité d'éthique de la Commission européenne a estimé que José Manuel Barroso n'avait violé aucune règle tout en regrettant qu'il n'ait pas fait preuve d'un "bon jugement".

Jean-Claude Juncker avait parmi d'autres déploré la décision de José Manuel Barroso, jugeant qu'elle semait la confusion dans les esprits de beaucoup d'Européens et alimentait la thèse selon laquelle l'Europe est dominée par une élite déconnectée liée à la finance internationale. (Alastair Macdonald, Nicolas Delame pour le service français)