Paris (awp/afp) - Thales va supprimer et redéployer au sein du groupe 1.300 postes, dont 1.000 en France, au sein de sa branche spatiale Thales Alenia Space, en raison d'une baisse de la demande dans le domaine des satellites de télécommunications commerciales, a annoncé mardi l'entreprise.

"Il y aura zéro départ contraint, ce sont des gens qui vont continuer de travailler pour Thales, simplement sur d'autres activités", a affirmé le PDG Patrice Caine lors d'une conférence téléphonique en présentant les résultats annuels du groupe de technologies et de défense, mettant en avant le besoin de "ne pas perdre nos compétences".

Thales Alenia Space, coentreprise avec le groupe italien Leonardo dont Thales détient les deux tiers, emploie actuellement 8.600 personnes, principalement en France et en Italie.

Si l'activité spatiale bénéficie de "perspectives de croissance favorable dans l'essentiel de ses activités", notamment pour ce qui concerne l'observation de la Terre, l'exploration et la navigation ainsi que les télécommunications militaires et les services, la situation est plus compliquée pour les télécoms civils.

L'activité des télécommunications civiles représente environ 700 millions d'euros, soit un tiers du chiffre d'affaires de Thales Alenia Space.

"La principale explication, c'est la réduction du marché des satellites géostationnaires qui, en moyenne, était à une vingtaine de satellites par an dans un passé récent et qui se stabilise aujourd'hui à une dizaine de satellites géostationnaires par an (...) donc il faut s'adapter", a expliqué Patrice Caine.

Les fabricants historiques comme Airbus et Thales sont confrontés à l'essor de nouveaux acteurs qui déploient des satellites et des constellations à moindre coût en orbite basse.

Le patron de Thales place toutefois ses espoirs dans le projet de future constellation européenne de communication Iris2, dont le contrat à un consortium incluant Thales doit être prochainement notifié, ainsi que d'autres projets de constellations "en discussions", a-t-il évoqué, sans plus de précisions.

"Le redéploiement se fera sur les années 2024 et 2025 en concertation avec les instances représentatives des salariés", selon Thales.

afp/al