PARIS, 7 avril (Reuters) - Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a salué vendredi la volonté d'"apaisement" exprimée par la Première ministre Elisabeth Borne au lendemain d'une onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, tout en réclamant à nouveau le retrait du projet.

Citée par Le Monde, la cheffe du gouvernement dit ne pas vouloir que les syndicats sortent "humiliés de cette séquence" et souhaite "respecter une période de convalescence" avant d'aborder d'autres sujets, se démarquant nettement des propos d'Emmanuel Macron en Chine ciblant notamment la CFDT.

"Nous devons être extrêmement attentifs à ne pas brusquer les choses, il faut laisser reposer. Le pays a besoin d’apaisement", ajoute la Première ministre.

"Si on veut aller au bout de l'apaisement, il faut mettre de côté cette réforme", a répondu sur BFM Laurent Berger, tout en notant que "le message de ce matin est plus respectueux que celui qui nous était venu de Chine".

"Les paroles peuvent être blessantes, elles peuvent être plus apaisantes comme ce matin mais le problème de fond, c'est la réforme des retraites", a souligné Laurent Berger.

Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites le jeudi 13 avril, à la veille de la décision du Conseil constitutionnel sur le projet de loi, adopté sans vote à l'Assemblée nationale grâce au recours au 49.3 le mois dernier.

Laurent Berger s'est défendu de vouloir faire pression sur les "sages" de la rue de Montpensier. "On n'a pas à faire pression, on a à respecter l'opposition des salariés à cette réforme", a-t-il expliqué.

Dans les colonnes du Monde, Elisabeth Borne, priée par Emmanuel Macron de bâtir une majorité élargie, dit vouloir d'abord redonner "un cap" à la France.

"Avant d'aller chercher des alliés pour voter les textes, c’est important que l’on dise où l’on veut aller. Il faut redonner du sens et du souffle à l’action. Je ne suis pas simplement là pour administrer le pays", assure-t-elle.

Son entourage précise que la Première ministre verra en fin de semaine prochaine le président de la République pour "lui présenter sa feuille de route", et dément toute divergence avec Emmanuel Macron.

De source à l'Elysée, on précise que "le président de la République coordonne avec la Première ministre".

"Le cap a été donné par le président de la République lors de son interview du 13h00 sur F2 et TF1 [le 22 mars, ndlr]. Il a demandé à la Première ministre de recevoir les syndicats et de travailler sur une feuille de route pour les mois à venir." (Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, avec la contribution d'Elizabeth Pineau et Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)