(Précisions sur le projet, contexte)

par Julien Toyer et Andrés González

MADRID, 11 janvier (Reuters) - Telefonica a lancé une procédure censée aboutir à la séparation de ses infrastructures en Espagne et cette nouvelle entité, dont la valeur pourrait atteindre six milliards d'euros, sera introduite en Bourse ou partiellement vendue dans le cadre d'un processus à double option ("dual track") d'ici mi-2016, a-t-on appris de source proche du dossier.

L'opérateur télécoms espagnol avait indiqué en novembre qu'il examinait son portefeuille d'infrastructures afin d'en dégager davantage de valeur, quelques années après avoir déjà vendu plus d'un millier d'antennes à Cellnex.

"La procédure a commencé, la nouvelle filiale sera officiellement enregistrée très rapidement et Telefonica veut avancer vite sur ces projets", a déclaré la source.

"Ces actifs ont beaucoup de valeur et la société veut en dégager autant possible", ajoute-t-on.

Telefonica a refusé de s'exprimer sur le sujet.

La nouvelle entité hériterait des 11.500 antennes de Telefonica en Espagne, ainsi que de centres de données et câbles sous-marins. L'opérateur n'exclut pas de lui confier à l'avenir des antennes appartenant à ses filiales dans d'autres pays, comme le Brésil et l'Allemagne, afin de bâtir un géant international des infrastructures de télécommunications d'une valeur supérieure à 10 milliards d'euros, a dit la source.

"Beaucoup dépendra du nombre d'antennes qu'ils placeront dans cette entité", dit Javier Borrachero, analyste chez Kepler Cheuvreux.

"L'avantage serait que cela pourrait contribuer à réduire l'endettement, à monétiser certains actifs et à créer de la valeur. Côté inconvénients, cela peut donner l'impression d'envoyer un message disant que vous êtes dans l'obligation de faire quelque chose et que vous êtes davantage sous pression que ce que les investisseurs espéraient", ajoute-t-il.

La crise financière de 2008 a contraint Telefonica à se restructurer, à céder des actifs pour réduire sa dette et à tenter d'améliorer ses performances sur les marchés sur lesquels le groupe est encore présent, l'Europe et l'Amérique latine.

Son endettement, d'environ 50 milliards d'euros désormais, n'est plus perçu comme un motif d'inquiétude, mais cela pourrait à nouveau changer si la vente de sa filiale de téléphonie mobile en Grande-Bretagne, O2, à CK Hutchison pour 10,3 milliards de livres (13,78 milliards d'euros) est bloquée par les autorités européennes de la concurrence.

L'action Telefonica a perdu 1,3% à 9,468 euros lundi à la Bourse de Madrid, alors que l'indice sectoriel européen des télécoms a cédé 0,57%. (Juliette Rouillon et Bertrand Boucey pour le service français)