Milan (awp/afp) - Telecom Italia (TIM) a désigné mercredi Alessandro Pansa, président de sa filiale Sparkle, comme nouveau membre de son conseil d'administration, prenant le contrepied de son principal actionnaire Vivendi qui avait soutenu un autre candidat.

"Le conseil d'administration de TIM, qui s'est réuni sous la présidence de Salvatore Rossi, a coopté Alessandro Pansa à la majorité des voix", indique le groupe italien dans un communiqué.

Alessandro Pansa, président depuis 2019 de Sparkle, gestionnaire des câbles sous-marins, occupera ainsi le poste resté vacant depuis la démission en janvier du conseil d'administration de TIM d'Arnaud de Puyfontaine, président du directoire du géant français des médias.

Vivendi avait proposé en mai Luciano Carta, ancien président du groupe Leonardo, spécialisé dans l'armement, comme membre du conseil d'administration pour succéder à M. de Puyfontaine, sans toutefois le désigner comme son représentant officiel.

Interrogé par l'AFP, Vivendi n'a pas souhaité commenter la décision de Telecom Italia.

Le groupe français qui détient 23,75% de Telecom Italia, n'est plus représenté au sein de son conseil d'administration depuis que M. de Puyfontaine a claqué la porte de cette instance.

En démissionnant, M. de Puyfontaine souhaitait se procurer davantage de marges de manoeuvre dans la concertation avec le gouvernement italien sur l'avenir du réseau de l'opérateur de télécoms.

La Caisse des dépôts italienne (CDP) et le fonds d'investissement américain KKR ont soumis vendredi deux nouvelles offres non contraignantes pour acquérir le réseau fixe de Telecom Italia.

KKR a relevé son offre de 2 milliards d'euros, la faisant passer à 23 milliards d'euros, creusant ainsi l'écart avec la CDP qui avait reconnu qu'il y avait peu de marge pour améliorer la sienne qui tourne autour de 19,3 milliards d'euros.

Ces nouvelles offres, que le conseil d'administration de TIM devra examiner lors de ses prochaines réunions prévues les 19 et 22 juin, sont restées toujours très éloignées des attentes de Vivendi, qui avait réclamé 31 milliards d'euros.

La "saison des offres" pour le réseau de Telecom Italia devrait toucher à sa fin, avait estimé samedi une source proche de Vivendi, ajoutant que le conseil d'administration du groupe italien devrait rejeter ces nouvelles propositions.

"La rhétorique selon laquelle TIM doit vendre le réseau pour survivre doit être fermement réfutée, car il existe d'autres plans qui permettent d'atteindre le même objectif avec un effort économique moindre", a-t-elle ajouté.

afp/rp