30 avril (Reuters) - Sprint et T-Mobile US chutent lourdement en Bourse lundi, les investisseurs s'inquiétant d'obstacles réglementaires à la fusion entre ces deux opérateurs de téléphonie mobile.

L'action Sprint perd 13,84% à 5,60 dollars à la Bourse de New York, tandis que l'action T-Mobile US lâche 6,11% à 60,57 dollars vers 19h35 GMT.

Le titre Sprint avait gagné 27% depuis le 10 avril, date de l'annonce de la poursuite des discussions entre les deux groupes.

"Dans des situations où il y a un risque que la transaction ne soit pas approuvée par les autorités, les actions se traitent avec une décote de 10 à 20% par rapport au prix de l'opération, souligne Cobly Syneaseal, analyste chez Cowen.

T-Mobile US a racheté dimanche son concurrent Sprint pour 26 milliards de dollars (21,4 milliards d'euros), dans le cadre d'une opération toute en actions, qui rapproche les troisième et quatrième opérateurs de téléphone mobile aux Etats-Unis.

La valorisation implicite de Sprint ressort à 6,62 dollars par action sur la base du cours de clôture de T-Mobile vendredi.

L'échange de titres se fait sur la base d'un ratio de 0,10256 action T-Mobile pour chaque action Sprint, ou de l'équivalent de 9,75 actions Sprint par action T-Mobile US.

Cette fusion, qui met fin à quatre années de négociations intermittentes entre la filiale de Deutsche Telekom et celle du groupe japonais SoftBank, devrait être soumise à un examen rigoureux de la part des autorités de la concurrence pour évaluer son impact sur les consommateurs.

Un "examen réglementaire" pourrait conduire à la finalisation de l'accord après le premier semestre 2019, écrit dans une note Macquarie Research, qui ajoute "le contexte réglementaire est imprévisible".

Les deux groupes ont dit s'attendre à boucler leur opération au plus tard au premier semestre 2019.

Les concessions que le gouvernement pourrait exiger pourraient réduire les synergies de six milliards de dollars, indiquent des analystes de Macquarie.

T-Mobile ne devra pas payer d'indemnité de rupture en cas de blocage du projet par les autorités de la concurrence, a rapporté une source.

Mais selon les termes de l'accord T-Mobile devra payer des frais de 600 millions à Sprint s'il renonce à l'opération bien qu'elle ait obtenu le feu vert des régulateurs, montre un document réglementaire publié lundi.

La Federal Communications Commission, l'autorité fédérale des communications, doit s'assurer que la transaction est dans "l'intérêt public". Une porte-parole d'Ajit Pai, président de la FCC, s'est refusée à commenter ce projet de fusion.

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(Supantha Mukherjee et Laharee Chatterjee à Bangalore, David Shepardson à Washington et Sheila Dang et Greg Roumeliotis à New York Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)