Tokyo (awp/afp) - Le constructeur japonais Suzuki Motor a fait état lundi d'un bond de 30% de son bénéfice net sur neuf mois et a maintenu ses prévisions annuelles, jouant la carte de la prudence face aux incertitudes qui entourent les taux de change.

Entre avril et décembre, son résultat net s'est élevé à 133,36 milliards de yens (1,09 milliard d'euros au cours actuel), en partie grâce au gain exceptionnel lié à "la cession de titres de placement".

Le fabricant de petites voitures et deux-roues a aussi pu s'appuyer sur une performance opérationnelle plutôt solide, qui s'est traduite par une hausse de son profit d'exploitation de 14,4% à 167,36 milliards de yens, malgré l'impact négatif du renforcement du yen par rapport à un an plus tôt.

La situation sur le front des devises s'est améliorée récemment, avec un dollar dopé par l'élection de Donald Trump, mais contrairement à Honda qui en a profité pour relever vendredi ses projections, Suzuki n'a pas changé les siennes.

Pour l'exercice en cours qui s'achève fin mars, il pronostique toujours un bénéfice net de 145 milliards de yens (1,24 milliard d'euros au taux de change retenu par le groupe), soit un bond de 24,3% sur un an. Le bénéfice opérationnel est quand à lui attendu à 200 milliards de yens (+2,4%).

Son chiffre d'affaires, qui a décliné de 4,4% sur la période à 2.251,97 milliards de yens, devrait fléchir dans des proportions similaires sur l'ensemble de l'année (-2,5%, à 3.100 milliards de yens).

Suzuki évoque une situation morose dans l'automobile au Japon malgré des efforts de marketing et l'introduction d'un nouveau modèle. Les ventes de mini-voitures et de véhicules produits pour d'autres constructeurs (OEM) ont ainsi diminué.

A l'étranger, les recettes ont baissé, en raison de difficultés en Indonésie et au Pakistan et d'effets de change défavorables, malgré une activité en progression en Europe et en Inde, où le groupe détient une position dominante grâce à la part de 56% détenue dans le premier constructeur national, Maruti Suzuki.

En volume, Suzuki a écoulé dans le monde un peu plus de 2 millions de voitures sur la période (+2,1%).

Du côté de la division des deux-roues, qui représente moins de 10% du chiffre d'affaires, le groupe a affiché des ventes en net recul (-17,2%), notamment en Europe, Amérique du Nord et Asie, et une perte d'exploitation (bien que réduite).

Enfin, les produits nautiques ont enregistré un chiffre d'affaires en repli de 4,5%, essentiellement en raison de taux de change défavorables.

La compagnie a par ailleurs annoncé le démarrage officiel des discussions en vue d'un partenariat avec le géant Toyota, espérant ainsi bénéficier de la puissance de frappe de son compatriote dans un contexte de mutations technologiques sans précédent.

afp/al