Zurich (awp) - Le fabricant d'implants dentaires Straumann a dégagé un résultat en hausse l'année dernière et compte en faire profiter ses actionnaires. Dopée en 2021 par un effet de rattrapage, la croissance s'est quelque peu normalisée, mais devrait poursuivre sa progression en 2023.

Au cours de l'exercice sous revue, le groupe bâlois a réalisé un chiffre d'affaires de 2,32 milliards de francs suisses, en hausse de 14,8%, portée par "des progrès significatifs dans l'ensemble de ses activités stratégiques", précise un communiqué diffusé mardi.

La croissance organique, qui avait grimpé à 41,7% en 2021, s'est de nouveau normalisée à 15,7%. Sur le seul dernier trimestre de 2022, les ventes ont atteint un nouveau record à 592 millions de francs suisses (+9,6%).

Si le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) de base - ajusté des effets considérés exceptionnels - s'est enrobé de 9,0% à 603 millions de francs suisses, la marge correspondante en revanche s'est érodée de 140 points de base (pb) à 26,0%, ce que Straumann explique par un effet de base dû à la pandémie de Covid-19.

Le bénéfice net est quant à lui ressorti à 435 millions de francs suisses (+9,0%) ou 482 millions (+5,7%) sur une base ajustée.

Les actionnaires de l'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire se verront proposer à l'occasion de l'assemblée générale agendée au 13 avril prochain le versement d'un dividende de 0,80 franc par action, contre 0,68 franc un an plus tôt.

Alors que les ventes, la croissance organique et le dividende ont dépassé les projections des analystes sollicités par AWP, la rentabilité n'a clairement pas été à la hauteur des attentes.

Pour la suite des opérations, la direction de Straumann a bon espoir de gagner encore des parts dans un marché dont le volume est estimé à 19 milliards de francs suisses. Pour l'année en cours, l'entreprise vise une croissance organique des ventes comprise entre 6 et 9%, assortie d'une profitabilité avoisinant les 25%, y compris les investissements.

Casse-tête chinois

Le marché chinois a donné bien du fil à retordre à la firme bâloise en 2022. En plus de la politique "zéro Covid", le passage à un approvisionnement basé sur le volume (VBP) l'année dernière a entraîné le report de certains traitements, a indiqué à AWP le directeur général (CEO) Guillaume Daniellot.

Le processus VBP désormais terminé devrait se traduire par "une baisse de prix importante en Chine, de l'ordre de 40 à 45% du prix de vente moyen", qui devrait être en parti compensé par une croissance du volume du marché estimée autour de 30%, qui devrait se traduire pour 2023 par "une contraction de l'ensemble du marché chinois comprise entre 20 et 30%", selon le CEO.

"Nous continuons à croître à plein régime, même si 2023 ne s'annonce pas comme une promenade de santé en raison des nombreux imprévus", a poursuivi le patron de Straumann. Afin de maintenir la cadence, le groupe entend étoffer ses investissements dans les capacités de production, ainsi que dans la recherche et le développement (R&D).

Pour le trimestre en cours, Guillaume Daniellot s'attend à un ralentissement de la croissance, en raison notamment des effets de la politique sanitaire chinoise, mais pas à un recul. La dynamique devrait ensuite s'accélérer dans le courant de l'année. Et de rappeler que d'ici 2030, Straumann espère voir ses revenus franchir la barre des 5 milliards de francs suisses.

Du côté des analystes, on salue des chiffres plus ou moins en ligne avec les attentes, à l'exception de la rentabilité opérationnelle. Vontobel partle de résultats mitigés mais campe sur sa recommandation d'achat du titre.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB), relève que la détérioration du climat de consommation n'a toujours pas d'impact sur la demande d'implants dentaires et juge "plutôt conservatrice" la feuille de route pour l'exercice en cours.

A la Bourse, l'action Straumann a fini en recul de 1,8% à 127,80 francs suisses, dans un SLI en baisse de 0,22%.

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