La logique qui sous-tend le projet de fusion entre Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et PSA est "plus forte que jamais", a déclaré mercredi John Elkann, le président du constructeur italo-américain, alors que la pandémie de nouveau coronavirus a aggravé les difficultés du secteur automobile.

S'exprimant lors de l'assemblée générale des actionnaires d'Exor, la holding de la famille Agnelli, John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli et PDG de la société, a affirmé que les travaux préparatoires à cette fusion entre égaux se déroulaient "dans les temps et comme prévu".

"La logique stratégique de cette association des deux entreprises et de tous leurs employés est plus forte que jamais", a dit John Elkann, qui devrait prendre la présidence du futur groupe fusionné.

FCA est critiqué en Italie en raison du dividende extraordinaire de 5,5 milliards d'euros qu'il est censé verser à ses actionnaires dans le cadre de sa fusion avec PSA, alors qu'il négocie dans le même temps avec le gouvernement italien un prêt de 6,3 milliards d'euros garanti par l'Etat face à la crise liée au coronavirus.

Ce dividende, qui doit être distribué par la holding Fiat Chrysler Automobiles NV aux Pays-Bas, est un élément central de la valorisation de l'opération avec PSA et certains analystes pensent qu'une modification des modalités financières de l'accord pourrait entraîner l'échec de la fusion.

Le sous-secrétaire italien au Trésor Pier Paolo Baretta a déclaré mercredi à Reuters que Rome envisageait de prolonger l'interdiction du versement d'un dividende pour les entreprises bénéficiant des garanties de l'Etat. Cette interdiction, pour l'instant en vigueur jusqu'à fin 2020, pourrait s'appliquer aux 12 mois suivant l'obtention de la garantie de l'Etat, a-t-il dit.

FCA a refusé de s'exprimer sur ce point.

Un tel allongement compliquerait la tâche du groupe alors que le versement du dividende exceptionnel doit intervenir juste avant la finalisation de la fusion avec PSA, prévue au premier trimestre 2021.

(Giulio Piovaccari et Giuseppe Fonte, version française Bertrand Boucey, édité par Marc Angrand)