(Actualisation: réaction de Fiat Chrysler)

NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--General Motors a intenté mercredi une action en justice contre Fiat Chrysler et certains de ses anciens dirigeants à la suite de l'enquête pour corruption visant le syndicat des travailleurs de l'automobile UAW.

GM accuse son concurrent d'avoir faussé le processus de négociation des conventions collectives en 2009, 2011 et 2015 afin de préserver son avantage en matière de coût du travail. Le groupe réclamera des "dommages-intérêts importants" à Fiat Chrysler après l'examen de la plainte, a déclaré mercredi son directeur juridique, Craig Glidden.

Jugeant cette procédure "infondée", le groupe italo-américain s'est dit "étonné par cette plainte, à la fois en raison de son contenu et du moment choisi", selon un communiqué publié dans la soirée.

"Nous ne pouvons que supposer qu'il s'agit de perturber le projet de fusion avec PSA ainsi que nos négociations avec le syndicat UAW", a ajouté le constructeur.

FiatChrysler et PSA ont annoncé fin octobre un projet de rapprochement, qui doit donner naissance au quatrième constructeur automobile mondial.

Dans sa plainte, GM accuse Fiat Chrysler d'avoir mis en place un système de corruption présumé sous la houlette de Sergio Marchionne, l'ex-directeur général du groupe décédé l'année dernière.

Fiat Chrysler bénéficie actuellement d'un avantage de 8 dollars sur le coût horaire de sa main d'oeuvre par rapport à GM, car le constructeur italo-américain compte davantage d'employés qui ne sont pas encore parvenus au niveau le plus élevé de la grille de salaires définie par la convention collective.

Le ministère américain de la Justice avait révélé en juillet 2017 qu'il menait une enquête sur cette affaire, dans laquelle les dirigeants de Fiat Chrysler sont suspectés d'avoir versé des pots-de-vin à des responsables de l'UAW lors des négociations sur les contrats de travail.

Les trois dirigeants cités dans la plainte de GM ont tous plaidé coupable dans le cadre de l'enquête fédérale. Fiat Chrysler a affirmé que ces malversations avaient été commises par "un petit groupe de personnes agissant dans leur propre intérêt".

L'enquête fédérale s'est depuis élargie, rattrapant plusieurs responsables actuels et anciens de l'UAW, notamment son président Gary Jones, qui s'est récemment mis en congé de ses fonctions.

-Nora Naughton, The Wall Street Journal (Version française Jérôme Batteau) ed: TVA

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