Zurich (awp) - Le constructeur de matériel ferroviaire Stadler Rail a bouclé les six premiers mois de 2021 sur des résultats en nette hausse. Les ventes ont décollé de moitié sur un an et la performance opérationnelle a été quasiment décuplée.

Pendant la période sous revue, les prises de commandes sont restées stables à 3,12 milliards de francs suisses. A fin juin, le carnet d'ordres a atteint un nouveau pic, frôlant les 18 milliards, contre à peine plus de 16 milliards au bouclement de 2020, signale l'industriel de Suisse orientale mercredi dans un communiqué.

L'effet de rattrapage s'est poursuivi malgré les difficultés persistantes liées à la crise sanitaire, avec à la clé un rebond de plus de moitié (+51,6%) du chiffre d'affaires, qui s'est établi à 1,42 milliard de francs suisses.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a été multiplié par près de dix à 48,9 millions, pour une marge afférente de 3,5%, en hausse de 300 points de base (pb). L'entreprise explique cet envol notamment par le décalage de la forte saisonnalité des activités, alors que la plupart des coûts fixes sont demeurés inchangés. Le bénéfice semestriel s'est enrobé de plus de deux tiers (+67,5%) à 26,3 millions.

La copie rendue par le groupe de Bussnang a dépassé les projections les plus optimistes des analystes sollicités par AWP en termes de ventes, tandis que l'Ebit et le bénéfice net sont restés dans la partie inférieure de la fourchette des prévisions.

Pour la suite des opérations, Stadler s'attend toujours à voir se poursuivre le redressement des ventes et de la rentabilité, sous réserve de normalisation de la crise sanitaire et d'une évolution stable sur le front des devises. Pour 2021, la barre reste fixée à plus de 6% pour la marge Ebit et entre 3,5 et 3,8 milliards pour les ventes.

Les objectifs financiers à l'horizon 2023 restent également de mise, à savoir, une marge Ebit comprise entre 8 et 9% ainsi qu'un ratio de distribution d'environ 60% sous forme de dividende.

Contrat à 3 milliards bloqué

En téléconférence, le patron Peter Spuhler est revenu sur la commande passée par la société de chemins de fer autrichiens (ÖBB) portant sur la livraison de 185 trains à deux étages, représentant un volume total de 3 milliards d'euros, et qui fait actuellement l'objet d'un recours du concurrent Alstom.

"Nous attendons depuis neuf mois la décision en première instance du juge de Vienne", a indiqué le dirigeant, signalant que le versement d'un acompte de 160 millions attendu n'a pas eu lieu. Selon l'entrepreneur thurgovien, son rival français fait recours à chaque appel d'offre qu'il perd, une "aberration" qui va entraîner des retards de deux à trois ans et des coûts supplémentaires.

Stadler peine toujours à faire une percée sur le marché de l'Asie du Sud-Est. Jusqu'à présent, l'entreprise n'a remporté qu'une seule commande à Taïwan, mais son patron a bon espoir d'en décrocher encore une ou deux dans la région cette année.

Sur l'ensemble de 2021, le groupe de Suisse orientale compte décrocher des contrats pour 4 à 5 milliards de francs suisses, parmi lesquels plusieurs grosses commandes. "Nous sommes sur la bonne voie", a déclaré M. Spuhler.

Analystes et investisseurs conquis

Interrogé sur l'impact du renchérissement des matières premières, le dirigeant a signalé l'inclusion de clauses d'indexation dans presque tous ses contrats en cas de hausses de salaires ou du prix de composants, ce qui permet de répercuter les augmentations de prix sur les clients.

Dans l'ensemble, les analystes saluent la poursuite de la tendance positive amorcée au deuxième semestre 2020 et le niveau historiquement haut du carnet de commandes, qui laisse présager à l'industriel thurgovien des jours radieux.

Les investisseurs également ont été séduits. La nominative Stadler a clôturé la séance en forte hausse de 5% à 41,56 francs suisses, contrastant avec un indice SPI en repli de 0,48%.

buc/jh/lk/al