PARIS (Agefi-Dow Jones)--Société Générale (>> Société Générale) a publié mercredi un bénéfice net et des revenus trimestriels en nette baisse, grevés par des éléments exceptionnels.

La troisième banque française cotée en termes d'actifs a dévoilé un résultat net de 1,06 milliard d'euros pour la période d'avril à juin, en chute de 27,6%. Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) a plongé de 25,6%, à 5,2 milliards d'euros.

Les comptes du deuxième trimestre 2016 avaient bénéficié d'une plus-value de 725 millions d'euros liée à la cession de titres de l'émetteur de cartes de paiement Visa. Les résultats du deuxième trimestre 2017 ont en outre pâti du versement de 963 millions d'euros à la Lybian Investement Authority, dans le cadre d'un accord conclu début mai avec le fonds souverain libyen, qui réclamait 2,1 milliards de dollars (1,78 milliard d'euros) à Société Générale pour de supposés faits de corruption.

Hors ces deux éléments exceptionnels, entre autres, le résultat net sous-jacent a crû de 11% au deuxième trimestre, à 1,17 milliard d'euros, grâce à une hausse de seulement 1,2% des frais de gestion et à la baisse du coût du risque (provisions pour risques d'impayés), hors variation nette de la provision pour litiges.

La charge du risque est positive à hauteur de 259 millions d'euros au deuxième trimestre, alors qu'elle était négative à concurrence de 664 millions d'euros un an plus tôt. Cette variation résulte essentiellement d'une reprise nette de provisions pour litiges de 450 millions d'euros, la dotation de 300 millions à la provision collective pour litiges ayant été contrebalancée par une reprise de provision de 750 millions relative à l'accord conclu avec la LIA. Exception faite de cet élément, le coût du risque a chuté de 58,7% au deuxième trimestre, à 191 millions d'euros.

Les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice net de 994 millions d'euros et un PNB de 5,42 milliards d'euros pour le deuxième trimestre, selon le consensus élaboré par le fournisseur de données financières FactSet.

La banque de détail à l'international comme locomotive

Dans l'activité de banque de détail en France, le PNB a reculé de 2,3%, à 2,05 milliards d'euros, au deuxième trimestre, et le bénéfice net a fléchi de 10,9%, à 359 millions d'euros. La faiblesse des taux rogne les marges nettes d'intérêt des banques au sein de la zone euro, en poussant notamment les ménages à renégocier à la baisse les taux de leurs crédits immobiliers.

En revanche, la division de banque de détail et de services financiers internationaux, peu exposée à la zone euro et donc aux taux bas, a vu son bénéfice net grimper de 30,3% d'avril à juin, à 568 millions d'euros. Son PNB a augmenté de 6,2%, à 2,01 milliards d'euros, grâce à un environnement économique toujours bien orienté dans les pays d'Europe centrale et orientale, avec en particulier une confirmation de la reprise en Roumanie.

De son côté, la banque de financement et d'investissement (BFI) de Société Générale a vu son PNB se replier de 4,3%, à 2,33 milliards d'euros. Comme chez la plupart des concurrentes de la banque, les revenus issus des métiers de "fixed income" (taux, changes, matières premières) ont diminué de 6,8%. Mais la baisse de 3,1% des frais de gestion et le très faible coût du risque ont permis au résultat net de cettre division de croître de 11,4%, à 499 millions d'euros.

Sur le front du bilan, le ratio de solvabilité "Core Tier 1", qui rapporte les fonds propres de grande qualité aux actifs pondérés des risques, s'est établi à 11,7% au 30 juin, contre 11,6% au 31 mars et 11,1 % à la fin juin 2016.

Se félicitant "de solides résultats", "confirmant (...) la pertinence du modèle diversifié (de la banque)", Frédéric Oudéa, directeur général de l'établissement bancaire, a rappelé dans un communiqué que "Société Générale prépare activement la nouvelle étape stratégique qui sera présentée en novembre prochain, en s'appuyant sur la nouvelle gouvernance du groupe, (...) mise en place dès septembre."

L'action Société Générale a clôturé mardi sur un gain de 1,13%, à 50,16 euros. Le titre gagne 7,31% depuis le début de l'année, alors que l'indice CAC 40 progresse de 5,44%.

-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 48 14; clejoux@agefi.fr ed: VLV

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