Le titre du propriétaire de la messagerie Snapchat s'envole de 49,74% à 25,48 dollars vers 18h10 GMT, superformant largement un indice Nasdaq en repli de 0,50%.

La start-up californienne a réussi mercredi à lever 3,4 milliards de dollars (3,22 milliards d'euros) pour son IPO en plaçant 200 millions de titres à 17 dollars l'action, soit une valorisation de 24 milliards de dollars, le double de la capitalisation boursière de Twitter.

Dans la mesure où une option de surallocation sera sans doute exercée, c'est 3,9 milliards de dollars que pourrait finalement lever Snap.

Snap est aussi devenu l'entreprise du secteur des nouvelles technologies la mieux valorisée lors de son IPO aux Etats-Unis depuis Facebook en 2012, qui avait proposé en 2013 de racheter la société de Los Angeles pour trois milliards de dollars.

Le cofondateur de Snap, Evan Spiegel, qui a gagné 272 millions de dollars en une nuit, s'est présenté jeudi sur le balcon de la Bourse de New York en costume et cravate pour sonner la cloche d'ouverture avant de s'éloigner des projecteurs en quittant l'immeuble.

Le livre d'ordres de l'IPO de Snap a été sursouscrit plus de 10 fois et cette entrée en Bourse est considérée comme un test de l'appétit des investisseurs pour une application de réseau social dédiée au moins de 30 ans qui est encore loin d'être rentable.

Malgré un chiffre d'affaires pratiquement septuplé, Snap a vu sa perte nette se creuser de 38% l'an dernier. La société a récemment subi un ralentissement de la croissance de ses utilisateurs face à la concurrence de mastodontes comme Facebook et surtout son application Instagram, qui reprend bon nombre de fonctions de Snapchat.

CONTEXTE FAVORABLE

Le bond de l'action Snap au premier jour de cotation ne garantit pas que la start-up sera à long terme un succès.

Twitter s'était envolé de 93% lors de ses débuts boursiers en 2013 avant de s'effondrer par la suite au point que l'action ne vaut plus aujourd'hui que 15,84 dollars, alors qu'elle avait entamé son aventure boursière à 26 dollars.

Snap semble toutefois bénéficier d'un contexte favorable avec des investisseurs à l'affût de bonnes opportunités après le coup de frein observé en 2016 en matière d'IPO dans les nouvelles technologies.

En outre, les promesses de Donald Trump de dérégulation, de baisses d'impôts et de dépenses en infrastructures ont soutenu Wall Street depuis le 8 novembre, permettant à l'indice Standard & Poor's 500, principale référence des investisseurs, de gagner près de 10%.

"L'environnement est formidable, ça déborde d'enthousiasme", observe Stephen Massocca, vice-président chez Wedbush Securities.

Les débuts boursiers réussis de Snap pourraient encourager d'autres "licornes", des start-up généralement inconnues mais déjà valorisées en privé plusieurs milliards de dollars, à se lancer sur le marché.

(Lauren Hirsch; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Facebook Inc, Twitter Inc, Snap Inc