(Actualisé avec citations d'un responsable du tribunal, contexte)

GUIYANG, Chine, 28 janvier (Reuters) - Le procès de Bo Xilai, ancienne étoile montante du Parti communiste chinois tombé en disgrâce, ne se tiendra pas lundi à Guiyang, dans le sud du pays, comme l'avaient annoncé certains médias, a fait savoir le tribunal.

"A ce jour, le tribunal populaire intermédiaire de Guiyang n'a pas reçu la moindre information sur le fait que le procès de Bo Xilai se tiendrait à Guiyang", a déclaré à la presse Jiang Hao, vice-président du tribunal.

"Si la prochaine étape est de tenir le procès de Bo Xilai au tribunal de Guiyang, alors, selon la règle, nous en informerons rapidement nos amis des médias", a ajouté Jiang Hao.

La semaine dernière, un article du Ta Kong Pao, un journal de Hong Kong, avait indiqué que Bo Xilai serait jugé à Guiyang à partir de lundi. Ce journal soutenu par Pékin a par le passé rapporté des informations exactes relatives au pouvoir chinois.

Prié de dire si le dossier Bo avait été transféré au tribunal par le parquet, Jiang Hao a déclaré : "non, selon les informations que j'ai reçues".

Bo Xilai, 63 ans, a été démis de ses fonctions de chef du PCC pour la métropole de Chongqing l'an dernier à la suite du meurtre d'un homme d'affaires britannique, Neil Heywood, pour lequel son épouse, Gu Kailai, a été condamnée.

Présenté par certains à l'époque comme un candidat aux plus hautes fonctions chinoises, Bo Xilai a été exclu du Parti communiste en septembre. Il a été accusé de corruption et d'abus de pouvoir par le Parti communiste chinois (PCC), mais aucune charge à son encontre n'a été pour l'heure rendue publique. On ne sait toujours pas où son procès aura lieu.

La Chine a enveloppé le procès de Bo Xilai d'un profond secret, se contentant d'annoncer brièvement ce mois-ci qu'il avait été mis à la disposition des tribunaux.

Cette affaire, la plus retentissante sur le plan politique depuis la chute de la Bande des Quatre après la mort de Mao en 1976, est suivie de près à l'étranger. Elle permettra de mesurer le degré d'ouverture de la nouvelle direction politique chinoise et la teneur des informations internes au PCC qu'elle accepte de voir révélées.

Le procès de Bo Xilai ne devrait toutefois pas se tenir avant la session annuelle du parlement chinois en mars, selon une information parue lundi sur le site web du Global Times, un tabloïd influent publié par Le Quotidien du Peuple, organe officiel du PCC. (John Ruwitch et bureau de Pékin; Jean-Stéphane Brosse, Hélène Duvigneau et Danielle Rouquié pour le service français)