Zurich (awp) - Sika a précisé vendredi ses résultats sur l'exercice 2017, dont il avait livré un aperçu en janvier déjà. Le chimiste du bâtiment et producteur de colles relève dans la foulée sensiblement ses objectifs pour l'année en cours et confirme les grandes lignes stratégiques tracées à l'horizon 2020. Dans l'immédiat, les inconnues sur l'issue de la tentative de prise de contrôle "hostile" par le français Saint-Gobain demeurent un élément d'incertitude.

Le groupe zougois ne s'est en effet pas encore mis à l'abri des prétentions de son concurrent hexagonal, mais lui oppose depuis décembre 2014 un bras de fer. La famille Burkard - soit les héritiers du fondateur de l'entreprise - avait accepté de Saint-Gobain 2,75 mrd CHF en échange de ses parts, qui se montent à 16,1% du capital mais représentent 52,4% des droits de vote.

Récemment, l'avocat de la famille Burkard s'est épanché dans la presse alémanique sur le souhait des héritiers de renégocier le contrat passé en 2014 avec Saint-Gobain. L'offre comprenait alors une prime de 80% sur le cours de l'action, que la performance boursière a depuis transformé en une décote de près 20%. Saint-Gobain a réitéré jeudi soir ses prétentions sur Sika, à l'occasion de la publication de ses propres résultats annuels.

Sur le plan opérationnel, l'industriel de Baar a dégagé une rentabilité en progression plus que proportionnelle aux ventes. L'excédent d'exploitation (ebit) a bondi de 12,7% sur un an à 896,3 mio CHF et le bénéfice net de 14,5% à 649,0 mio CHF. Pour rappel, le chiffre d'affaires s'était enrobé de 8,7% à 6,25 mrd CHF.

Le conseil d'administration fera profiter les actionnaires de cette évolution, en proposant un dividende agrémenté de quinze francs suisses à 111,00 CHF par action au porteur et de 2,50 CHF à 18,50 CHF par nominative.

La rentabilité opérationnelle comme nette chatouille le plafond des projections établies par les analystes consultés par AWP, mais la rémunération des actionnaires ne comble pas tout à fait les attentes.

Pour l'année en cours et nonobstant les incertitudes liées au dossier Saint-Gobain, la direction anticipe une nouvelle poussée de croissance, de plus de 10%. Les prix des matières premières et la volatilité constituent les principaux défis, mais la rentabilité doit une fois encore progresser plus rapidement que les recettes.

jh/rp