Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales baissent encore vendredi, les investisseurs fuyant les actions pour privilégier des placements plus sécurisés, comme les emprunts des Etats, face à la détérioration de l'activité économique.

Wall Street a ouvert en baisse: le Nasdaq reculait de 1,36%, le S&P 500 de 0,80% et le Dow Jones de 0,51% vers 13H50 GMT.

Les Bourses européennes enchaînent leur cinquième séance de baisse d'affilée et prennent le chemin de leur pire semaine depuis mi-mars. Paris cédait 0,73%, Londres 0,57%, Francfort 1,22% et Milan 0,79%. A Zurich, le SMI gagnait 0,28%.

Les investisseurs ont été rebutés après la publication des rapports avancés sur l'activité économique PMI en zone euro. La croissance du secteur privé a brutalement ralenti en juin, tombant à un niveau proche de zéro, plombée par les difficultés de l'industrie, selon la première estimation de S&P Global.

L'indice est au plus bas depuis cinq mois, "signalant un très fort ralentissement de la croissance économique de la région", a expliqué S&P dans un communiqué.

"Après que l'économie de la zone euro a plongé dans une récession technique au premier trimestre, les indicateurs avancés pointent dans la même direction et confirment le ralentissement économique général", relève Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro IS.

Par ailleurs, cette publication "annonce un deuxième semestre difficile" en raison d'un "repli général des carnets de commandes au cours des prochains mois", a commenté Cyrus de la Rubia, économiste de la Hamburg Commercial Bank.

Face aux craintes sur l'économie en zone euro, les investisseurs fuyaient la monnaie commune: vers 13H45 GMT, l'euro perdait 0,57% à 1,0893 dollar.

Les investisseurs privilégiaient aussi les valeurs refuges comme le marchés obligataire, entraînant une forte détente des rendements.

Le taux d'intérêt de l'emprunt allemand à 10 ans était à 2,33% contre 2,49% et le français à 2,86% contre 3,02%.

Aux Etats-Unis, les bons du Trésor à 10 ans s'établissaient à 3,70%, contre 3,80% jeudi.

Les marchés digèrent par ailleurs une semaine riche en annonces venant des banques centrales et de leurs représentants, à commencer par Jerome Powell, président de la Réserve fédérale (Fed) qui a indiqué que les relèvements des taux directeurs de la Fed n'étaient pas terminés.

La Malaisie menace de poursuivre Meta ___

La Malaisie a menacé vendredi d'engager une action en justice contre Meta (-1,84% à New York), reprochant au géant américain de ne pas en faire assez pour supprimer de sa plateforme Facebook les contenus jugés "indésirables" sur la race ou la religion.

Les éoliennes plongent Siemens Energy dans la tempête ___

L'énergéticien allemand Siemens Energy a révélé vendredi que l'ampleur des défaillances d'éoliennes de sa filiale Siemens Gamesa était bien plus importante et coûteuse que prévu, entraînant un plongeon record de son cours de Bourse.

Le titre Siemens Energy lâchait plus de 36% à la Bourse de Francfort, faisant chuter d'environ 6 milliards d'euros la capitalisation boursière. Le Danois Vesta Wind perdait 6,33%.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les prix du pétrole poursuivaient leur baisse vendredi, les taux d'intérêt mondiaux élevés ravivent les inquiétudes quant à l'activité économique mondiale et pèsent sur les perspectives de la demande.

Vers 13H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 2,48 à 72,30 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, abandonnait 2,80% à 67,56 dollars.

Le bitcoin lâchait 0,07% à 30.140 dollars.

afp/rp