Au 1er semestre 2013, le résultat net attribuable aux actionnaires de Royal Dutch Shell a baissé de 23% à 9,9 milliards de dollars. En cause : à titre exceptionnel, des dépréciations portant notamment sur le gaz de schiste aux Etats-Unis, mais aussi à titre courant une production d'hydrocarbures pénalisée par des violences et des vols au Nigeria. En Bourse d'Amsterdam, l'action Royal Dutch Shell corrige de 4,6% à 24,4 euros.

'Les vols de pétrole et l'interruption de la fourniture de gaz au Nigeria causent d'importants dommages à l'environnement, et ils pourraient induire, pour le gouvernement nigérian, un manque à gagner de 12 milliards de dollars par an', s'alarme le directeur général du groupe pétrolier anglo-néerlandais, Peter Voser.

'Nous ferons ce que nous avons à faire, mais Shell ne peut venir seul à bout de cette situation', ajoute-t-il.

En effet, le bénéfice net attribuable du deuxième trimestre a chuté de 57% à 1,7 milliard de dollars en raison notamment d'une charge pour dépréciation de 2,2 milliards de dollars (contre un exceptionnel positif de 245 millions de dollars un an plus tôt) en raison principalement de la branche Amont (1,8 milliard de charge) : en effet, des actifs produisant du gaz de schiste ont dûs être dépréciés aux Etats-Unis, après s'être révélés moins rentables que prévu. Dans la branche Aval, 365 millions de dépréciations ont été passées, notamment en raison des activités d'Italie et de restructurations.

En retenant, sur le semestre, les bénéfices ajustés du coût d'approvisionnement (“CCS earnings”) hors éléments exceptionnels, une baisse de 15% à 9,9 milliards est cependant enregistrée dans l'Amont, quant une hausse de 24,7% à trois milliards de dollars est enregistrée sur la même période dans la branche Aval.

Selon le directeur général Peter Voser, 'une hausse des coûts et des charges d'exploration, un effet de changes négatif et des difficultés au Nigeria ont pénalisé la ligne du bas de notre compte de résultat'. Ce dernier qualifie de 'clairement décevants' la plupart des facteurs qui ont causé cette baisse.

En effet, la production d'hydrocarbures du groupe a baissé de 1% tant sur le semestre que sur le 2ème trimestre, où elle revient à 3,31 millions de barils d'équivalent-pétrole/jour, contre 3,33 millions de barils/jour un an plus tôt. En cause : principalement la détérioration des conditions de production au Nigeria, ce qui a 'coûté' 100.000 barils/jour de production au 2ème trimestre.

Les ventes de gaz naturel liquéfié (GNL), elles, ont augmenté de 2% au 2ème trimestre et de 1% sur le semestre à 9,83 millions de tonnes de molécule.

Le cash-flow opérationnel a, au 2ème trimestre, baissé de 13,3 à 12,4 milliards de dollars, à comparer avec des investissements nets de 10,9 milliards.

Un dividende de 0,45 dollar par action (+5% sur un an) sera néanmoins proposé au titre de ce trimestre.

Le ratio d'endettement net sur fonds propres (dit gearing) remonte, de fin juin 2012 à fin juin 2013, de 8,6 à 10,3%.

Peter Voser indique que cinq gisements majeurs en cours de développement devraient doper le cash-flow opérationnel du groupe de quatre milliards de dollars en 2015. 'Shell entre dans une nouvelle ère qui sera marquée par une modification plus marquée de son portefeuille d'actifs, ce qui devrait accroître les cessions dans les années qui viennent', a-t-il ajouté.

Rappelons que Peter Voser sera, à compter du 1er janvier 2014, remplacé par Ben van Beurden.

'Pendant le mandat de M. Voser, les investissements du groupe ont augmenté de 18% sur la période 2009-2013', rappelait Exane BNP Paribas au début du mois. Les analystes se demandent si le futur patron n'aura pas la possibilité de rationaliser cette enveloppe de “dépenses en capital”.


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