La concentration s’intensifie dans un secteur des opérateurs de satellites confronté à l’émergence de nouveaux acteurs, tel que Starlink. Une nouvelle fois, l’opération est accueillie froidement en Bourse. Plus fort repli de l’indice SBF 120, SES dévisse de 8,36% à 4,534 euros après avoir la signature d’un accord pour l'acquisition de son concurrent américain, Intelsat. Il déboursera 3,1 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros) en numéraire.

Hier, le titre SES avait déjà perdu plus de plus de 10% après l'évocation par Bloomberg de la relance des discussions en vue d'une fusion potentielle.

Deutsche Bank explique le recul de l'action par le fait que le marché s'attendait à ce que SES restitue à ses actionnaires une grande partie des sommes résultant de la libération de la bande C aux États-Unis, sous la forme d'un dividende exceptionnel ou d'une politique de dividende améliorée. Les investisseurs se concentreront sur une probabilité réduite d'importants versements aux actionnaires, souligne Barclays. Le groupe a perçu 3 milliards avant impôts pour la bande C.

SES a indiqué qu'il maintiendra un dividende de base annuel de 0,50 euro par action A (0,20 euro par action B) et conservera une politique de dividende "stable à progressive".

La transaction a été approuvée à l'unanimité par le conseil d'administration des deux sociétés et les actionnaires d'Intelsat détenant environ 73% des actions ordinaires ont conclu des accords de soutien habituels les engageant à voter en faveur de la transaction.

La transaction sera financée par les liquidités existantes (2,4 milliards d'euros au 31 mars) et par l'émission de nouvelles dettes, y compris des obligations hybrides. SES émettra en outre des certificats de valeur garantie concernant toute monétisation future potentielle des droits d'utilisation collective pour un maximum de 100 MHz de spectre en bande C.

La transaction aura un effet positif sur les flux de trésorerie disponibles de SES à partir de la première année. SES prévoit 370 millions de dollars de synergies annuelles, dont 70% sont réalisées dans les trois ans suivant la clôture de la transaction.

La plupart des synergies devraient résulter des économies réalisées sur les frais de vente, dépenses administratives et autres frais généraux, ainsi que des futurs gains d'efficacité en matière d'approvisionnement. Les coûts pour mettre en œuvre ces synergies sont évalués à 155 millions de dollars.

La société bénéficiera d'un carnet de commandes brut de 9 milliards d'euros et affichera des revenus de 3,8 milliards d'euros et un Ebitda ajusté de 1,8 milliard d'euros. L'année dernière, SES avait réalisé 2,03 milliards de revenus et 1,025 milliard d'euros d'Ebitda ajusté.

L'opérateur de satellites s'est engagé à respecter des métriques "investment grade", soit un effet de levier net inférieur à 3 fois dans les 12 à 18 mois suivant la clôture de la transaction.

L'année dernière, Eutelsat avait finalisé son rapprochement avec OneWeb. L'annonce de l'opération en 2022 avait entraîné une chute de l'action Eutelsat.