GÖTTINGEN (dpa-AFX) - Pour le fournisseur de laboratoires et de produits pharmaceutiques Sartorius, la reprise espérée se fera probablement attendre encore un certain temps. "Au cours des prochains trimestres, la reprise ne s'imposera que lentement", a déclaré jeudi le président du groupe Joachim Kreuzburg lors de la présentation des chiffres définitifs. Néanmoins, la société de Gotting est confiante dans sa capacité à renouer avec la croissance. Les perspectives à long terme sont positives grâce au vieillissement de la population et à l'importance croissante des produits biopharmaceutiques, a souligné le dirigeant de Sartorius. "Et nous sommes très, très bien placés pour y participer".

Au cours des neuf premiers mois, les entrées de commandes de l'entreprise de Gotting avaient encore chuté de près de 30 pour cent pour atteindre 2,2 milliards d'euros. Selon les informations, les premiers signes de reprise sont toutefois apparus au troisième trimestre dans le secteur de la biotechnologie. Les commandes y ont certes continué à baisser, mais moins fortement qu'au cours des deux trimestres précédents. Selon l'expert de JPMorgan Richard Vosser, la division a donc fait bien mieux que ce que l'on craignait. En bourse, cela a suffi pour déclencher un feu d'artifice de cours.

Après la récente chute des cours, les titres ont pu se stabiliser le matin avec une hausse temporaire de dix pour cent à un peu plus de 277 euros. La veille, ils avaient encore coûté 251,50 euros, leur prix le plus bas depuis mai 2020. Depuis l'abaissement des prévisions vendredi dernier, elles avaient perdu près de 22 pour cent. Les actions de la filiale française Sartorius Stedim Biotech, qui regroupe une grande partie des activités biotechnologiques du groupe Dax, ont également fortement progressé.

La semaine dernière, Sartorius a revu une deuxième fois à la baisse ses objectifs pour l'année en cours et s'attend désormais à un recul de son chiffre d'affaires et de ses marges par rapport à l'année précédente. Après un boom des commandes pendant la période Corona, l'envie d'investir dans les secteurs clients faiblit depuis plus longtemps que ne le pensait initialement la direction. De nombreux clients continuent de réduire leurs stocks, qu'ils avaient fortement augmentés par crainte d'un manque de livraison. De plus, de nombreuses entreprises avaient déjà fortement investi et augmenté leurs capacités pendant le boom de Corona, ce qui les rend aujourd'hui plus réticentes à dépenser davantage, selon M. Kreuzburg. Au cours du dernier trimestre, Sartorius en a surtout souffert dans le secteur des laboratoires en Chine, mais la demande a également été modérée aux États-Unis. "Nous ne nous y attendions pas".

L'année prochaine, le groupe veut à nouveau croître de manière rentable. Les objectifs ne devraient toutefois être communiqués qu'en janvier, tout comme le résultat de la révision des objectifs à moyen terme déjà annoncée.

Le plan à moyen terme actuel du groupe court jusqu'en 2025. "Ce n'est en fait déjà plus du moyen terme et les objectifs que nous avons définis d'ici là seront influencés par ce qui se passe actuellement", explique Kreuzburg. Il s'agit maintenant de quantifier cette influence. Il n'a pas non plus exclu une extension de la période de prévision. D'une manière générale, le groupe est confronté au défi de faire des prévisions sur son marché, où les fluctuations ont fortement augmenté, notamment en raison des nouvelles technologies, de la pandémie et, plus récemment, de la situation économique tendue.

Jusqu'à présent, l'entreprise de Gotting a donc dû faire face à une chute de ses bénéfices. L'excédent revenant aux actionnaires a chuté de près de deux tiers au cours des neuf premiers mois pour atteindre environ 197 millions d'euros. Comme on le sait déjà, le chiffre d'affaires a baissé d'environ 18 pour cent durant cette période pour atteindre un peu plus de 2,5 milliards d'euros./tav/ngu/jha/