New York (awp/afp) - Wall Street, après avoir hésité à l'ouverture, s'ancrait dans le vert jeudi en début de séance, des résultats d'entreprises de bonne tenue reléguant au second plan les commentaires peu encourageants du secrétaire américain au Commerce sur les négociations avec la Chine.

Vers 15H20 GMT, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, prenait 0,08% à 24.596,18 points après avoir démarré dans le rouge.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'appréciait de 0,64% à 7.071,00 points.

L'indice élargi S&P 500 s'appréciait de 0,20% à 2.643,93 points après avoir baissé à l'ouverture.

La Bourse de New York avait terminé dans le vert mercredi à l'issue d'une séance en dents de scie, entre les chiffres trimestriels encourageants de plusieurs grands noms de la cote dont IBM et United Technologies et les craintes persistantes sur la croissance mondiale: le Dow Jones avait gagné 0,70% et le Nasdaq 0,08%.

Jeudi, les investisseurs saluaient avec enthousiasme les chiffres d'American Airlines (+5,91%), qui a indiqué être dans une "très bonne dynamique" depuis le début de l'année et a livré des objectifs financiers ambitieux.

Ils recevaient aussi positivement les résultats d'une autre compagnie aérienne, Southwest Airlines (+5,37%), du fabricant de composants électroniques Texas Instruments (+5,02%), du constructeur automobile Ford (+3,00%), tout comme ceux de la compagnie pharmaceutique Bristol Myers Squibb (+0,12%).

"La saison des résultats pour l'instant s'avère plutôt solide", a souligné Kate Warne de la société de conseil financier Edward Jones. "Les investisseurs surveillent particulièrement les prévisions des dirigeants et ces dernières sont certes prudentes mais plutôt positives dans leur ensemble, ce qui apporte du soutien au prix des actions", a-t-elle ajouté.

Impact du "shutdown"

Toutefois, "ces bonnes nouvelles du côté des entreprises sont atténuées par des nouvelles liées au contexte économique, tout ce qui concerne les négociations avec la Chine en particulier avec par exemple ce matin les commentaires du secrétaire américain au Commerce, ou le fait que Mario Draghi reconnaisse que les risques pesant sur l'économie européenne ont augmenté", a souligné la spécialiste.

Alors qu'une délégation chinoise est attendue la semaine prochaine à Washington pour de nouvelles discussions, Wilbur Ross a affirmé jeudi que les Etats-Unis et la Chine étaient loin de résoudre leur conflit commercial.

Le président de la Banque centrale européenne a parallèlement estimé que les risques pesant sur la conjoncture en zone euro avaient augmenté, un signe codifié mais très net de pessimisme accru.

"Cela pousse les investisseurs à réévaluer leurs anticipations", a souligné Mme Warne. "Les indices devraient encore monter cette année mais le chemin sera plus chaotique."

L'impasse budgétaire qui paralyse une partie des administrations fédérales depuis plus d'un mois, le "shutdown", continue par ailleurs à planer sur les marchés.

"On commence vraiment à le prendre en compte dans nos estimations de croissance au premier trimestre", a précisé Mme Warne. Toutefois, a-t-elle ajouté, "on sait que l'activité devrait rebondir sitôt que le problème sera réglé et au final, son impact sur l'économie devrait être limité par rapport aux autres incertitudes qui pèsent actuellement sur le marché".

Du côté des indicateurs, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis sont tombées jeudi à leur plus bas niveau depuis presque 50 ans. Ces bons résultats reflètent le dynamisme du marché de l'emploi américain mais ne comptent pas encore la totalité des fonctionnaires fédéraux qui, affectés par le "shutdown", se sont inscrits temporairement au chômage.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à dix ans reculait à 2,719%, contre 2,741% mercredi à la clôture, et celui à 30 ans à 3,045%, contre 3,062% la veille.

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