ZURICH (Reuters) - Le rachat par Roche de près d'un tiers de ses propres actions avec droits de vote détenues par Novartis fournira au laboratoire davantage de souplesse dans sa stratégie, a déclaré son président Christoph Franz dans une interview publiée samedi par Finanz und Wirtschaft.

L'opération, d'un montant de 20,7 milliards de dollars (17,8 milliards d'euros), annoncée jeudi, permet à Roche de se défaire d'un accord avec l'un de ses principaux concurrents qui disposait d'un pouvoir de veto sur sa stratégie, même si Novartis ne l'a jamais exercé face aux puissants actionnaires de la famille Roche.

Selon Christoph Franz, Roche peut financer cette opération sans nuire à ses investissements en matière de recherche et développement (R&D) et d'acquisitions, en ayant recours à des instruments à long terme comme les obligations.

"Notre dette nette est presque nulle. Il est très important que nous puissions augmenter la dette substantielle sans compromettre la souplesse opérationnelle et stratégique en ce qui concerne notre coeur de métier", a déclaré Christoph Franz.

"Nous pouvons continuer à nous concentrer sur la recherche et le développement, nous pouvons continuer à obtenir des licences et des acquisitions comme nous l'avons fait au cours des dernières années. Nous ne perdons aucune liberté à la suite de cette transaction. Bien au contraire", a-t-il expliqué.

Christoph Franz souligne que le rachat de la participation de Novartis permet désormais à Roche d'agir sans avoir l'approbation de son concurrent.

"L'une des principales raisons pour nous est que les décisions nécessitant une majorité des deux tiers lors de l'assemblée générale annuelle ne peuvent être prises qu'avec l'approbation d'un actionnaire important comme Novartis", a-t-il expliqué pour justifier cette opération.

"Même s'il n'y a pas eu de motif d'inquiétude en particulier, cette situation nouvelle est maintenant plus claire", a-t-il ajouté, précisant que Roche n'allait pas pour autant se lancer dans une frénésie de grosses acquisitions.

"Nous pensons que des acquisitions ciblées plus petites sont la bonne stratégie pour renforcer l'innovation au sein de l'entreprise", a-t-il dit.

(Reportage John Revill; version française Claude Chendjou)