"Si à l'avenir, avec notre aide, Lada peut se maintenir à 25% (de part de marché), l'objectif de 40% - avec 7% pour Renault et 7% pour Nissan - semble raisonnable, en particulier si nous partons de la même plate-forme de base et si nous sommes 'roublisés'", a déclaré un haut cadre de Nissan, Colin Dodge, ajoutant que cela lui semblait faisable à l'horizon 2014-2015.

"Je pense profondément que si nous pouvons mener cela à bien, nous pourrons être très puissants dans ce pays, car personne d'autre ne s'y essaie", a dit Colin Dodge, faisant en référence au trio de constructeurs.

"Nous pouvons faire certaines choses qu'ils (les concurrents) ne peuvent pas faire, en ce qui concerne le prix, les options, la technologie japonaise", a ajouté Colin Dodge.

Il a précisé en outre que la chaîne de production commune d'AvtoVAZ sur le site de Togliatti, qui sera partagée entre les trois constructeurs, aura une capacité de production de 280.000 unités.

Par ailleurs, le P-DG de Renault, Carlos Ghosn, a annoncé lundi que le constructeur français pourrait accroître sa participation, actuellement de 25% plus une action, dans le premier constructeur automobile russe.

De son côté, le nouveau directeur général d'AvtoVAZ, Igor Komarov, a déclaré mardi que son groupe, déficitaire, aurait besoin de "trois milliards d'euros pour assurer son développement" et qu'il allait demander du gouvernement russe "un soutien très fort".

REBOND PRÉVISIBLE DU MARCHE AUTOMOBILE RUSSE

Renault a dépensé en 2008 un milliard d'euros pour acquérir un quart du capital d' AvtoVAZ, pariant sur l'expansion rapide du marché russe. Mais la crise a considérablement réduit l'accès au crédit sur ce marché et les ventes, qui ont été divisées par deux l'an dernier, ont chuté encore de 37% en janvier.

Colin Dodge s'est dit certain que le marché russe finirait par dépasser le marché allemand - ce qui était déjà anticipé avant que la crise ne survienne - sans pouvoir donner d'échéance précise.

Renault estime aussi qu'un point bas a été touché sur le marché russe. PSA observe de plus des signes de stabilisation sur ce marché : "Le marché russe a beaucoup souffert l'an dernier, cette année il commence à se stabiliser", a déclaré Jean-Marc Gales, directeur général des marques Peugeot et Citroën.

"Il y a une prime à la casse annoncée en Russie, malheureusement, on n'en connaît pas encore très bien le montant ni à quel type de voitures elle s'appliquera, car en Russie on fait la distinction entre les voitures importées, les voitures assemblées à partir de kits importés et les voitures fabriquées localement", a précisé Jean-Marc Gales.

"Je crois que le marché russe sera en croissance cette année, de combien je ne peux pas encore vous dire, cela dépendra des modalités de la prime à la casse qui vont prochainement s'éclaircir", a-t-il ajouté.

Colin Dodge anticipe lui aussi une amélioration : "J'ai personnellement l'impression que la Russie se normalise et est de retour. Je ne peux pas prévoir quand le marché retrouvera son meilleur niveau, mais je pense que cela arrivera. Il semble que quelque chose de fondamentalement positif est en train de se passer en Russie et les gens recommencent à acheter des voitures."

Helen Massey-Beresford, Vincent Chauvet pour le service français, édité par Danielle Rouquié