Verre à moitié vide ou à moitié plein ? Devant le net ralentissement de la croissance du chiffre d'affaires trimestriel de Rémy Cointreau, les investisseurs ont un temps tergiversé avant de choisir l'option optimiste. En repli de 6% en début de séance, Rémy Cointreau progresse désormais de 0,9% à 93,08 euros. Au titre du quatrième trimestre de son exercice décalé 2016-2017 clos fin mars, le numéro deux français des vins et spiritueux a réalisé un chiffre d'affaires de 258,2 millions d'euros, en croissance de 2,6%.

En organique, les ventes n'ont progressé que de 0,9% contre un consensus de +1,7%. Elles marquent un net ralentissement après le bond de 9% observé le trimestre précédent.

Pour autant, le propriétaire de Rémy Martin, de Cointreau et du rhum Mount Gay avait prévenu. Au cours des trois derniers mois de 2016, il avait bénéficié de la forte demande liée au Nouvel An chinois plus précoce cette année. De même, Rémy Cointreau avait averti qu'il ne bénéficierait plus des ventes de la liqueur Passoa, déconsolidée depuis le 1er décembre 2016 ni du chiffre d'affaires généré par la distribution des champagnes Piper Heidsieck et Charles Heidsieck en France, en Belgique et dans le réseau de "travel retail", dont le contrat a pris fin. En excluant ces effets négatifs, la croissance organique serait ressortie à 6%, a précisé le groupe familial, soit une performance soutenue.

Autre raison de ne pas sanctionner Rémy Cointreau, les ventes de Rémy Martin, principal source de profits du groupe, ont grimpé de 6,2% sur le trimestre, conformément aux attentes du marché.

Enfin, sur un plan géographique, tous les indicateurs sont au vert. Les ventes de la stratégique zone Asie Pacifique - notamment en Grande Chine et en Australie – ont nettement accéléré tandis que la zone Amériques, grâce aux Etats-Unis, mais également au Canada, a affiché une belle performance.

Finalement, le seul défaut imputable au groupe charentais pourrait être son prix. Valorisé comme un acteur du luxe, le titre se traite sur un multiple de 30 fois les résultats estimés du prochain exercice, contre 18,4 fois pour le leader français Pernod Ricard.

Pas de quoi pourtant empêcher plusieurs brokers (Jefferies, UBS, Barclays, CM-CIC Securities) de recommander de maintenir Rémy Cointreau en portefeuille en raison de la forte exposition du groupe au prometteur marché du cognac haut de gamme.