Rémy Cointreau cède 3,3% à 56,95 euros après avoir perdu 1,44% vendredi dernier. Le groupe de spiritueux a pris tout le monde de cours en annonçant jeudi soir le départ de son directeur général Frédéric Pflanz. Dans un communiqué laconique, le groupe familial a évoqué une "convenance personnelle" qui sème le trouble quant aux raisons exactes de la démission de celui qui avait succédé à Jean-Marie Laborde fin septembre.

Ainsi Frédéric Pflanz ne sera-t-il resté aux manettes que trois mois. Il demeurera cependant au sein de Rémy Cointreau comme directeur du développement, en charge de missions spécifiques qu'il a déjà initiées.

Le président du conseil François Hériard Dubreuil a accepté d'assurer à titre transitoire les fonctions de directeur général du groupe. S'appuyant sur le comité exécutif en place, il a tenu à préciser que la stratégie de l'entreprise restait inchangée.

La démission de Frédéric Pflanz intervient dans un contexte macroéconomique difficile pour Rémy Cointreau. Le groupe est en effet aux prises avec un net ralentissement de la demande en Chine, lequel tient en partie sa source dans l'adoption de mesures anti-corruption qui portent également préjudice à Pernod-Ricard.

Au terme du premier semestre de son exercice décalé, clos fin septembre, Rémy Cointreau a accusé une baisse de 20% de son bénéfice net à 69,3 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant (ROC) est, lui, ressorti à 132,7 millions, en repli de 7,3% à périmètre et change constants.

Le groupe a en outre averti que son ROC annuel devrait enregistrer une baisse d'au moins 20%.

Réagissant à l'annonce du départ de Frédéric Pflanz, Citi et Exane ont maintenu vendredi dernier leurs recommandations (Vendre pour le premier, Neutre pour le second). Les deux courtiers estiment de concert que sa démission ajoute à l'incertitude régnant au sein et autour de Rémy Cointreau.

(G.D)