Paris (awp/afp) - Publicis a publié mardi un chiffre d'affaires nettement meilleur que prévu au premier trimestre, son président Maurice Lévy confirmant que "tous les indicateurs" seront en hausse en 2016 en dépit d'une baisse de régime au milieu de l'année.

Le revenu du géant français de la publicité a progressé de 8,9% sur les trois premiers mois de l'exercice, à 2,29 milliards d'euros.

La croissance organique (à périmètre et taux de change constants), indicateur fétiche de la profession, a atteint 2,9% alors que M. Lévy l'avait envisagée en février "soit stable, soit légèrement négative (...), au mieux légèrement positive" au premier trimestre.

"Le premier trimestre s'est déroulé bien mieux que nos propres attentes les plus optimistes", a commenté le dirigeant devant des journalistes.

Cette bonne performance est due "à un certain nombre d'opérations gagnées à la fin de l'année 2015 et qui ont eu un effet positif" dès 2016, "à un environnement média favorable" et aux bonnes performances de Sapient --un groupe américain spécialisé dans le marketing et la communication numériques racheté l'an dernier pour 3,7 milliards de dollars--, dont la croissance organique dépasse 10%.

"Dans un environnement qui demeure incertain, on a quelques bonnes nouvelles", a détaillé M. Lévy: "L'Allemagne, l'Inde, la Chine, les Etats-Unis, mais aussi l'Italie et l'Espagne, et la France aussi, ont des performances positives."

En France en particulier, "la reprise est hésitante", les annonceurs ne s'engageant qu'à court terme, mais "le socle (...) est quand même positif", a relevé le président du directoire du groupe, qui voit aussi un rebond en Russie.

Le numérique représente désormais plus de 55% de l'activité de Publicis, et l'objectif d'atteindre les 60% à l'horizon 2018 semble à portée de main.

"On attend un deuxième et un troisième trimestres un peu plus difficiles, puisque c'est là qu'on va sentir davantage l'impact des pertes" de contrats importants subies fin 2015 aux Etats-Unis --notamment P and G (Procter and Gamble), avec un manque à gagner qui représente 1,6% du chiffre d'affaires--, a avancé Maurice Lévy, évoquant "un petit creux" ou "un faux plat" (c'est-à-dire une croissance organique très modeste) en milieu d'année avant un quatrième trimestre "bien meilleur".

"L'ensemble de l'année sera meilleur que l'année précédente, à tout point de vue, et sur tous les indicateurs", a néanmoins prévu M. Lévy, qui a engagé une "transformation" du groupe en quatre pôles mis à la disposition des clients au cas par cas.

"Tout est en place pour qu'on ait une année 2016 qui va se dérouler plutôt bien, et une année 2017 qui devrait être très prometteuse", a-t-il souligné, confirmant son départ dans un an, à 75 ans.

afp/al