Publicis Groupe (+4,98% à 65,32 euros) a-t-il réglé son problème de croissance organique ? Au premier trimestre 2016, le groupe de communication a en tout cas continué sur sa lancée après une fin d'année 2015 encourageante. Ainsi, sur les trois premiers mois de son exercice, Publicis a vu ses revenus augmenter de 2,9% en données organiques (+8,9% en données publiées) à 2,29 milliards d'euros. Cette performance est bien supérieure aux attentes : le consensus était de +0,3% sur les trois mois et les anticipations des brokers s'étalaient de -1% à +1,4%.

L'influent JPMorgan prévoyait par exemple un recul de 0,2%. De son côté, Publicis avait délivré une prévision d'une stabilité de ses revenus.

A l'exception de l'Amérique latine, impactée par des conjonctures dégradées au Brésil et au Mexique, Publicis a vu ses revenus progresser sur tous ses marchés. Le premier d'entre eux, l'Amérique du nord, a enregistré une croissance organique de 3% (+12,9% en données publiées) à 1,3 milliard d'euros. Barclays anticipait une croissance organique de 0,7%, Kepler Cheuvreux de 2%.

Dans cette zone, le groupe a notamment profité de la consolidation de Sapient pour la première fois. Ce groupe américain, acquis début 2015 pour incarner la stratégie digitale de Publicis, est inclus dans les résultats du groupe depuis le 6 février 2016. Il a enregistré une croissance organique de ses revenus légèrement supérieure à 10%.

La surperformance de Publicis en début d'exercice s'explique aussi par le moindre impact des pertes de budgets en 2015. Coca-Cola, Mondelez, General Mills ou encore P&G ont changé de prestataires pour leurs campagnes de publicité ces derniers mois. Cependant, Publicis s'attend à être pénalisé plus fortement par ces pertes de clients au cours des prochains trimestres.

Maurice Lévy, président du directoire du groupe, a ainsi révélé qu'il anticipait un  effet négatif de 150 points de base sur la croissance organique aux deuxième et troisième trimestres. En dépit de cette prudence, Kepler Cheuvreux comme CM-CIC Securities ont ouvert la porte à un relèvement de leur prévision de croissance organique annuelle. Le premier pourrait ainsi passer de +1,3% à +2% alors que le second a jugé "trop conservatrice" sa prévision de 1,5%.