ROME (Reuters) - L'Italie s'efforce de rendre effectives les incitations fiscales pour les acheteurs nationaux d'obligations d'Etat, alors qu'elle s'apprête à placer une nouvelle émission destinée aux particuliers à la fin du mois.

Cette démarche s'inscrit dans le cadre des efforts du Trésor pour transférer une part croissante de la dette publique entre les mains des rispermiatori italiens et limiter l'impact d'une future crise financière.

La loi de finances de cette année permet aux épargnants de déduire jusqu'à 50 000 euros de l'Isee - un indice utilisé pour évaluer l'éligibilité aux prestations sociales - s'ils détiennent des obligations d'État.

S'adressant aux sénateurs lors d'une séance de questions au Palazzo Madama, M. Giorgetti a déclaré que son ministère avait déjà rédigé le décret nécessaire à l'application des mesures d'incitation, qui devra maintenant faire l'objet d'un avis du Conseil d'État avant d'entrer en vigueur.

"Nous sommes tout à fait conscients de l'importance de conclure ce processus bureaucratique et, compte tenu des délais de la bureaucratie italienne, il semble que les choses se déroulent très rapidement", a-t-il déclaré.

Les incitations ont suscité des critiques de la part des partis d'opposition et des universitaires, qui ont fait valoir qu'elles constitueraient une aide pour les plus aisés plutôt que pour les moins aisés, qui devraient bénéficier de l'Isee.

Plusieurs analystes ont également mis en garde contre le fait que la politique de financement du Trésor, axée sur les particuliers, détourne les capitaux vers les entreprises.

En 2023, le Trésor a émis 44 milliards d'euros d'obligations à l'intention des petits investisseurs, qui détiennent 13,5 % de sa dette, soit plus de deux fois plus qu'à la mi-2022.

M. Giorgetti a déclaré que les incitations s'appliqueraient également aux obligations d'épargne postale émises par la Cassa Depositi e Prestiti et placées par l'intermédiaire de Poste Italiane.

(Traduit par Laura Contemori, édité par Valentina Consiglio)