Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en baisse de 0,71% mardi, dans un début de séance marqué par l'accélération de l'inflation en France et avant la publication des données au niveau de la zone euro.

L'indice vedette CAC 40 reculait de 46,67 points à 6.515,72 points vers 09H35. La veille, il avait réussi une quatrième séance de hausse à la suite, montant de 0,72% pour finir à son plus haut niveau en clôture depuis mi-avril.

Les nuages qui ont perturbé les indicateurs économiques et les investisseurs depuis le début de l'année sont revenus mardi, avec en premier lieu l'inflation.

Les prix ont augmenté de 5,2% sur un an en mai en France selon une première estimation dévoilée mardi par l'Insee, un cap qui n'avait pas été franchi depuis septembre 1985 et encore en nette hausse par rapport au mois d'avril (4,8%).

Les autres publications de l'institut ont aussi dressé un terne tableau de l'économie française: le produit intérieur brut a été révisé en baisse au premier trimestre, avec une contraction de 0,2% contre une stagnation annoncée lors de la première estimation.

Cette révision s'explique notamment par un recul encore plus marqué de la consommation des ménages sur la période, leur pouvoir d'achat ayant chuté "nettement" de 1,9% au premier trimestre, grevé par l'inflation.

Et les chiffres pour avril, dévoilés également mardi, ne sont pas meilleurs avec une nouvelle baisse de 0,4% de la consommation des ménages.

"Il y a encore beaucoup trop de facteurs de risque (le narratif de la récession a fait son grand retour dans les salles de marché !) pour pouvoir espérer une reprise durable des indices boursiers", selon les analystes de Saxo Banque.

Les chiffres de l'inflation en zone euro seront publiés en milieu de matinée. Ils sont aussi attendus en hausse sur un an en mai par rapport à avril.

Avec cette tendance, "les banques centrales devraient augmenter les taux dès maintenant" mais "l'un des défis à relever est toutefois de parvenir à ralentir l'inflation sans plonger l'économie dans la récession et recréer trop de chômage", résume Vincent Manuel, gérant d'Indosuez.

Les perturbations de la guerre en Ukraine continuaient aussi d'affecter les perspectives économiques. Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse, atteignant un plus haut depuis deux mois, après l'annonce d'un accord trouvé par les dirigeants des 27 pays de l'UE qui devrait permettre de réduire de quelque 90% leurs importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année. Le baril de Brent dépassait les 123 dollars le baril, en hausse de plus 1%.

Pierre et Vacances réduit ses pertes et rassure

Le groupe Pierre et Vacances, numéro un européen des résidences de loisirs qui vient de conclure un accord avec de nouveaux investisseurs, a revu à la hausse mardi ses perspectives pour l'exercice en cours, après avoir réduit ses pertes au premier semestre à 114,9 millions d'euros. Le titre prenait 6,61% à 7,10 euros.

L'énergie comme refuge

Les valeurs pétrolières et de l'énergie étaient parmi les rares à lutter contre la tendance: TotalEnergies prenait 1,12% à 55,80 euros, Engie 1% à 12,68 euros et Air Liquide ne cédait que 0,07% à 164,64 euros.

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