(Actualisé avec réactions, cours des actions)

FRANCFORT, 17 novembre (Reuters) - Pfizer a douché au moins provisoirement l'attente par les marchés d'une nouvelle offre sur AstraZeneca en annonçant lundi une alliance avec Merck dans le traitement du cancer par immunothérapie.

Le géant américain et le groupe allemand vont développer le traitement expérimental anti-PD-L1 de Merck comme thérapie unique qui pourra être associée le cas échéant à d'autres produits des portefeuilles des deux sociétés.

Dans le cadre de cette alliance, le groupe allemand recevra un premier versement de 850 millions de dollars (680 millions d'euros) de Pfizer et sera éligible à jusqu'à deux milliards de dollars de retombées financières.

Les deux groupes financeront en commun le développement et la commercialisation du traitement et partageront les revenus.

L'alliance "marque un grand coup d'accélérateur pour Pfizer", a déclaré à Reuters le directeur de la recherche du groupe américain, Mikael Dolsten.

"Cela fait partie d'un traitement à long terme dans l'immuno-oncologie", a-t-il ajouté.

Pfizer a l'intention de mettre sur le marché chaque année pendant un certain temps plusieurs médicaments liés au traitement du cancer par immuno-thérapie (...), a-t-il dit.

PFIZER ABAISSE SA PRÉVISION DE BÉNÉFICES

L'accord est exclusif, ce qui signifie que les deux groupes ne pourront collaborer avec une tierce partie sur le traitement en question sans un accord mutuel, précise Merck.

En raison des frais engagés pour cette alliance, Pfizer s'attend désormais à un bénéfice 2014 après dilution compris entre 1,40 et 1,49 dollar par action, contre $1,50-1,59 précédemment.

Le titre Pfizer perdait 1,15% à Wall Street vers 16h50 GMT.

L'action Merck a gagné 3,2% à la Bourse de Francfort.

L'intérêt de Pfizer pour les traitements contre le cancer d'AstraZeneca était l'une des motivations de l'offre de 118 milliards de dollars du groupe américain sur son concurrent britannique, rejetée par Astra en mai dernier.

Les marchés spéculent depuis des mois sur une nouvelle tentative de Pfizer sur Astra, qui sera possible à compter du 26 novembre, en vertu de la réglementation britannique sur les fusions et acquisitions.

Un porte-parole de Pfizer a noté que cette réglementation empêchait le groupe de faire tout commentaire sur ses intentions concernant AstraZeneca.

L'action AstraZeneca a reculé de 1,27% en Bourse de Londres. (Ludwig Burger, avec Ben Hirschler à Londres, Véronique Tison et Patrick Vignal pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

Valeurs citées dans l'article : Pfizer Inc., AstraZeneca plc, Merck KGaA