par Gilles Guillaume

Le deuxième constructeur automobile européen a accusé l'an dernier une perte opérationnelle courante de 689 millions d'euros, contre un bénéfice de 550 millions en 2008.

Sur le seul second semestre, il a toutefois renoué avec un bénéfice opérationnel courant de 137 millions d'euros, sur fond de rebond du marché automobile dopé notamment par les primes à la casse. Le groupe visait seulement l'équilibre après une perte de 826 millions sur la première partie de l'année, au plus fort de la crise.

PSA tablait également sur une perte nette comprise entre un milliard et 1,5 milliard d'euros. Celle-ci ressort à 1,161 milliard d'euros, contre -1,104 milliard attendu selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Le chiffre d'affaires a reculé quant à lui de 10,9% à 48.417 millions d'euros, contre 47.834 millions attendu.

"Nos résultats financiers 2009 montrent une nette amélioration de notre performance mais reflètent aussi la gravité de la crise affectant l'industrie automobile", a commenté le président du directoire Philippe Varin, dans le communiqué de résultats.

"En 2010, les conditions de marché continueront à être difficiles, avec un marché européen en baisse de 9%."

Dans la division automobile, le chiffre d'affaires est ressorti à 19.607 millions d'euros au second semestre 2009, contre 18.658 millions au premier. Sur l'année, il a baissé de 8,1% à 38.265 millions.

"Les résultats sont globalement en ligne avec les attentes, mais le chiffre d'affaires dans l'automobile au second semestre est un peu décevant", note Eric-Alain Michelis, analyste du secteur à la Société générale. "En ne donnant une prévision que pour le 1er semestre 2010, le groupe fait le minimum et joue la prudence."

Philippe Varin, qui a pris les rênes du constructeur le 1er juin dernier, a répété sa stratégie visant à optimiser les coûts et les capacités de production, et surtout à gagner des parts de marché grâce à de nouveaux modèles et à des pays comme la Chine, où il attend pour le marché une croissance à deux chiffres et sur lequel il vient de lancer une nouvelle grande berline, la 408.

PSA visait aussi pour 2009 un free cash flow positif et une baisse de son endettement. Le premier est ressorti à 809 millions d'euros, permettant au groupe de réduire sa dette à 1,99 milliard d'euros au 31 décembre contre 2,9 milliards un an plus tôt.

L'action a clôturé mardi à 22,31 euros, donnant une capitalisation boursière de 5,2 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, le titre a perdu près de 6%, après un bond d'environ 95% sur l'ensemble de 2009.

Avec Helen Massy-Beresford, édité par Dominique Rodriguez